Singh Iqbal, Amrita Sher-Gil, New-Delhi, Vikas, 1984
→Sundaram Vivan, Amrita Sher-Gil: A Self Portrait in Letters and Writings, New-Delhi, Tulika, 2010
→Dalmia Yashodhara, Amrita Sher-Gil : art & life : a reader, New Delhi, Oxford University Press, 2014
Amrita Sher-Gil, Ernst Museum, Budapest, 5 septembre – 3 octobre 2001
→Amrita Sher-Gil, Tate modern, Londres, 28 février – 22 avril 2007
→Remembering Amrita Sher-Gil : From the Repository of National Gallery of Modern Art, National Gallery of modern art, New-Delhi, 2015
Peintre indienne.
Fille d’un père issu de la noblesse sikhe et d’une mère issue de la bourgeoisie hongroise, Amrita Sher-Gil naît en Hongrie, où sa famille vit durant la Première Guerre mondiale avant de repartir vivre dans le nord de l’Inde, à Simla, en 1919. Très tôt initiée aux arts visuels et à la musique, elle montre des prédispositions pour le dessin. En 1929, la famille vient s’installer à Paris pour que la jeune fille suive les cours de Pierre Vaillant à l’académie de la Grande Chaumière puis ceux de l’atelier de Lucien Simon en tant qu’« élève libre » à l’École des beaux-arts jusqu’en 1934. Durant ses années parisiennes, elle réalise surtout des portraits, toujours d’après modèle, et se concentre sur une peinture d’atelier ou de plein air dans un style proche du post-impressionnisme et du réalisme classique de l’entre-deux-guerres. En 1934, ses œuvres parisiennes deviennent plus introspectives tandis que son style se fait plus dépouillé ; consciente des limites de son art, elle s’interroge sur son identité et fait le choix de retourner en Inde. Marquée par son imaginaire romantique, sa vision de l’Inde est d’abord nourrie de clichés : figures de mères éplorées, Mother India (National Gallery of Modern Art [NGMA], New Delhi, 1935), ou portraits sombres de villageois anonymes. Mais elle cherche à faire évoluer son style et se confronte à la tradition artistique classique du pays.
Sa palette s’éclaircit, ses compositions sont plus fluides. Dans sa trilogie du sud de l’Inde, Brahmachari (NGMA, New Delhi, 1937), montrant un groupe de « renonçants », est l’œuvre la plus aboutie. Elle part en Hongrie, où elle épouse son cousin médecin et achève, à son retour en Inde, Two Girls (NGMA, New Delhi, 1939), œuvre dans laquelle elle affiche une véritable maîtrise de ses diverses influences picturales et expose son « dilemme Orient-Occident » (cité par K. G. Subramanyan). À son retour de Hongrie, son style évolue vers une simplification plus grande des formes. Elle bouleverse les conventions de la miniature, altère l’image traditionnelle et habituelle de la femme, et exalte la couleur dans ses portraits de femmes enfermées, entre ennui et désir, par exemple dans Woman Resting on Charpoy (« Femme au repos sur un charpoy », NGMA, New Delhi, 1940). Après sa mort brutale à l’âge de 28 ans, une centaine de ses œuvres ont été offertes au gouvernement indien sous forme de « don à la nation » ; elles occupent une place importante à la NGMA de New Delhi, inaugurée en 1954. Un volume du magazine Marg lui a été consacré en 1972, plaçant son œuvre au cœur des problématiques des années 1970, principalement identitaires, et lui donnant statut d’artiste nationale, voire internationale.