Halicka Alice, Hier : souvenirs, Paris, Éditions du Pavois, 1946
→Alice Halicka, le cubisme au féminin, cat. expo., Pavillon de la restauration, Vichy (4 aout – 28 aout 1988), Vichy, Salle de la restauration, 1988
Alice Halicka, Villa La Fleur, Konstamcin, 2011
Peintre polonaise.
Issue d’une grande famille d’universitaires, Alice Halicka prend des leçons de peinture auprès de Simon Hollósy à Munich avant de s’installer à Paris en 1912, où elle suit les cours de Paul Sérusier et de Maurice Denis à l’académie Ranson et commence à exposer dans les Salons parisiens. Son séjour en France est entrecoupé de voyages en Autriche, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Suisse et au Maroc. En 1913, elle épouse son compatriote le peintre et graveur Ludwig Markus, dit Louis Marcoussis, et commence à fréquenter les milieux cubistes. Sa participation au Salon des indépendants de 1914 est remarquée par Guillaume Apollinaire. Pendant la Première Guerre mondiale, elle réalise des natures mortes cubistes (Composition cubiste avec violon et partition musicale, 1919) puis revient à la figuration. Sa carrière artistique est sans doute freinée par le retour de L. Marcoussis, mobilisé en Pologne pendant le conflit : celui-ci semble l’avoir dissuadée de signer un contrat avec le galeriste Léopold Zborowski. Cependant, durant et après l’entre-deux-guerres, elle expose au Salon d’automne, au Salon des Tuileries et aux Surindépendants, et participe à de nombreuses expositions internationales de groupe (Berthe Weill, Paris, 1921 ; Mansard Gallery, Londres, 1922 ; Bernheim Jeune, Paris, 1923 ; Kunsthaus, Zurich, 1926 ; George Petit, Paris, 1930 ; René Gimpel, New York, 1936 ; Wildenstein, Paris, 1947 ; Colette Allendy, Paris, 1948).
À compter des années 1920, elle se consacre essentiellement à des recherches « extra-picturales » : elle présente ses Romances capitonnées à la galerie Fermé la nuit en 1924, œuvres-reliefs combinant peinture, travaux de couture, papiers collés et assemblages de tissus, de boutons, de fil de fer et de plumes. Elle crée des dessins pour textiles et papiers peints pour les établissements Dumas, Bianchini et Rodier, et dessine des costumes et des masques pour les bals mondains (Brunelleschi en 1913 ; comte de Beaumont en 1938). Elle réalise également des études publicitaires pour les produits d’Helena Rubinstein aux États-Unis entre 1935 et 1938, et illustre les ouvrages littéraires de Valery Larbaud et d’Israël Zangwill. En 1978, le centre culturel Valery Larbaud de Vichy a organisé une rétrospective conjointe A. Halicka et L. Marcoussis.