Peintre congolaise.
Antoinette Lubaki, dont le nom est bien souvent méconnu ou simplement associé à celui de son mari, le peintre Albert Lubaki, fait partie, à la fin des années 1920, des artistes du Congo dit·e·s « précurseur·e·s ». À cette époque, elle écrit les prémices de l’histoire de l’art moderne congolais, avec Albert Lubaki et Djilatendo notamment, et réalise les premières œuvres sur papier qui soient parvenues jusqu’à nous.
Née dans la province du Katanga, dans ce qui était alors l’État indépendant du Congo, et fille du chef du village de Kabinda, Antoinette Lubaki rencontre l’administrateur belge Georges Thiry en 1926 par l’intermédiaire de son mari qui vend ses figurines en ivoire le long de la ligne de chemin de fer reliant Port-Francqui (aujourd’hui Ilebo) à Élisabethville (à présent Lubumbashi). En mission dans la province, ce passionné d’art moderne vient de découvrir avec émerveillement une fresque qu’Albert Lubaki a réalisée sur le mur d’une case, exécutée à l’aide de pinceaux rudimentaires et de pigments naturels, tels du charbon, des terres colorées ou du kaolin. Soucieux de pérenniser cet art éphémère, G. Thiry lui propose de reproduire ses œuvres sur papier et lui fournit pour cela le matériel nécessaire. C’est à cette période qu’Antoinette Lubaki se met également à peindre ; elle signe « Antoinet ». La rumeur raconte que les deux époux dessinent alors la nuit, à la lueur de la bougie, car un proverbe congolais interdit de narrer des légendes ou des fables avant la tombée du jour.