Namiko Kunimoto, The Stakes of Exposure: Anxious Bodies in Postwar Japanese Art, “Tanaka Atsuko and the Cricuits of Subjectivity”, Minneapolis, University of Minnesota press, 2017
→Mizuho Katō et Ming Tiampo, Electrifying art : Atsuko Tanaka, cat. expo., Vancouver, The Morris and Helen Belkin Art Gallery, New York, Grey Art Gallery, 2004
→Nabuko Ogawa et Atsuko Tanaka, ビッグ・リトル・ノブ : ライトの弟子・女性建築家土浦信子 / 小川信子, 田中厚子 [Big Little Knob : le disciple de Wright · Femme architecte Nabuko Tsuchiura / Nobuko Ogawa, Atsuko Tanaka], Tokyo Demesu Shuppan, 2001
Atsuko Tanaka, Moderna Museet, Stockholm, septembre 2019 – février 2020
→Atsuko Tanaka Works from the Late 1960s to 2000, Galerie Buchholz, Berlin, juin – septembre 2018
→The Art of Connecting, Ikon Gallery, Birmingham, United Kingdom (juin – septembre 2011) ; Museum of Contemporary Art, Tokyo, Japan (février – mai 2012)
Plasticienne japonaise.
Atsuko Tanaka a été l’une des artistes les plus représentatives du mouvement d’avant-garde Gutaï au Japon, dans les années 1950-1960. Elle commence sa pratique artistique par des collages de chiffres dessinés à l’encre sur papier autour de 1954. Sur l’invitation de Jirō Yoshihara, maître de Gutaï, elle rejoint le groupe en 1955. Cette association artistique apparaît comme un rassemblement de peintres abstraits, qui utilisent de nouveaux supports et matériaux pour leurs créations. L’artiste exploite d’emblée ces techniques nouvelles. À l’occasion de la première exposition d’art de Gutaï en octobre 1955, elle crée la pièce Work (Bell) , en disposant une série de sonnettes qui se déclenchent les unes à la suite des autres. Environ trois mois avant cette exposition, elle entreprend des œuvres en plein air avec de grands morceaux de tissus colorés : elle tend, par exemple, 10 mètres carrés de soie rose vif à 30 centimètres du sol, en laissant l’étoffe flotter dans le vent et dans l’espace environnant ; cette pièce, intitulée Work (1955), a été reproduite à la documenta 12 de Cassel en 2007.
Peu après, A. Tanaka produit une série de vêtements de scène destinés aux performances théâtrales du groupe Gutaï, parmi lesquels la robe Denkifuku [« vêtement électrique », 1956], confectionnée à partir d’ampoules électriques et de tubes lumineux clignotants, qui lui apporte une notoriété mondiale, et qu’elle arbore elle-même, lors de la deuxième exposition de Gutaï en octobre 1956. Cette pièce représente un des premiers exemples d’utilisation de l’électricité dans l’art. La plasticienne explique avoir été fascinée par un néon, dans une pharmacie d’Osaka, qui lui a révélé la beauté de la lumière artificielle colorée. En se glissant dans la robe comme une seconde peau, elle met en avant la relation entre le corps féminin, et son enveloppe, anticipant ainsi les discours féministes des années 1960. La pièce a été reconstituée en 1986 à l’occasion de l’exposition Le Japon des avant-gardes. 1910-1970, au Centre Georges Pompidou à Paris. Ses dessins inspirés des robes Denkifuku préfigurent une démarche picturale très originale, dans laquelle le réseau électrique et la lumière sont remplacés par des lignes et des cercles colorés, évoluant vers une abstraction géométrique.
A. Tanaka quitte Gutaï en 1965 et participe à la grande exposition New Japanese Painting and Sculpture qui est présentée dans différents musées aux États-Unis de 1965 à 1967 sous les auspices du Conseil international du Museum of Modern Art (New York). En 1968, elle crée Round in Sand, une performance pendant laquelle elle trace des cercles éphémères et des lignes sur le sable. En 2001, une rétrospective de son œuvre a lieu au musée d’Art et d’Histoire d’Ashiya, suivie par une deuxième, à la Grey Art Gallery de New York en 2004, sous le titre Electrifying Art : Atsuko Tanaka, 1954 – 1968. Ses œuvres les plus importantes ont été rassemblées dans l’exposition Gutai : Splendid Playgroundau musée Guggenheim de New York en 2013.