Entretien papier prix AWARE
→Yesomi Umolu et Chris Bayley (dir.), Barbara Chase-Riboud: Infinite Folds, cat. exp., Serpentine Gallery, Londres (11 octobre 2022 — 10 avril 2023), Londres, Serpentine Gallery, 2023
→Selz, Peter Howard & Janson, Anthony F., Barbara Chase-Riboud, sculptor, New York, Harry N. Abrams, 1999
→Bury P. & Chachin F., Chase Riboud, cat. d’expo., musée d’Art moderne de la Ville de Paris (1974), Paris, Éditions du musée de la Ville de Paris, 1974
Chase Riboud : vingt cinq avril – deux juin, mille neuf cent soixante quatorze, musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 1974
→Barbara Chase-Riboud: the Malcolm X steles, Philadelphia Museum of Art ; University of California Berkeley Art Museum, 2013-2014
Plasticienne états-unienne.
Particulièrement précoce, Barbara Chase-Riboud décroche à l’âge de 18 ans une bourse pour étudier à l’Académie américaine de Rome. Elle en profite pour voyager en Égypte où l’art des pharaons l’impressionne profondément, comme en témoigne The Last Supper (1958). De retour aux États-Unis en 1958, elle intègre Yale. Seule étudiante africaine-américaine de son département, elle étudie la peinture avec l’ancien maître du Bauhaus Josef Albers et le design avec Louis Kahn. La rigueur de J. Albers et la spiritualité de L. Kahn stimulent sa créativité. Son langage plastique, en grande partie abstrait, fait s’entrechoquer des éléments contraires : le dur et le mou, le noble et le trivial, le masculin et le féminin… Installée en France et mariée au photographe de l’agence Magnum Marc Riboud, elle effectue de nombreux voyages, notamment en URSS et en Chine. Sa rencontre avec les figures du Black Panther Party au Festival panafricain, à Alger en 1966, bouleverse son œuvre, qui se fait définitivement plus engagée, comme en témoigne la série Malcolm X (1970).
Exposées aux États-Unis en 1970, ses sculptures en bronze poli associé à des cordes en soie et en laine révèlent ses affinités avec Sheila Hicks (née en 1934) et Magdalena Abakanowicz (1930-2017). L’inspiration la plus profonde vient de ses voyages en Afrique, où elle se familiarise avec les matériaux naturels que sont le raphia et le chanvre. Dans les années 1980, elle débute sa carrière de romancière avec le best-seller La Virginienne (1979) : un roman sur l’esclave et maîtresse du président Thomas Jefferson. Parmi ses œuvres, on peut citer sa première sculpture à caractère politique, Africa Rising (1998), une commande en l’honneur de l’historique cimetière africain de New York. Cette œuvre en bronze monumental, inspirée de la Victoire de Samothrace, allie un socle de style shona (tribu du Zimbabwe) à des éléments ashanti (tribu du Ghana). Dotée d’un profil de Vénus hottentote et surnommée « La Victoire africaine », elle est ornée de pendentifs représentant des personnalités africaines-américaines, comme le penseur W.E.B. Du Bois.