Berni Searle. Approach, cat . expo., USF Contemporary Art Museum, Tampa (27 octobre – 20 décembre 2006) ; Johannesburg Art Gallery, Johannesburg (novembre 2006 – janvier 2007), Tampa/ Johannesburg, University of South Florida Contemporary Art Museum/ Johannesburg Art Gallery, 2006
→Berni Searle. Across Oceans, cat. expo., Transit Art Space, Stavanger (2008), Stavanger, Transit Art Space, 2008
→Berni Searle. Recent work 2007/08, cat. expo., Michael Stevenson Gallery, Johannesburg (septembre 2008), Johannesburg, Michael Stevenson Gallery, 2008
Berni Searle. 3 video works, BildMuseet, Umeå, septembre 2005
→Berni Searle: Interlaced, De Hallen, the Belfry Tower, Bruges, 18 avril – 12 juin 2001 ; Museum voor Moderne Kunst Arnhem, Arnhem, 9 juillet – 16 octobre 2011 ; Frac Lorraine, Metz, 21 mai – 18 septembre 2011
Plasticienne sud-africaine.
Berni Searle développe depuis les années 1990 une œuvre profondément engagée, qui s’affirme dans des médiums comme la photographie, la vidéo ou encore la performance. Son propre corps, qu’elle met souvent en scène, se veut l’incarnation d’un corps collectif meurtri, à travers des identités multiples. Femme, métisse, africaine, B. Searle entend rappeler différents traumas, visibles ou invisibles, qui imprègnent l’Afrique du Sud post-apartheid. Dans Colour Me (1998-2000), elle se représente allongée, le corps nu entièrement recouvert d’épices colorées (curcuma, clou de girofle moulu, paprika), le regard tourné vers le spectateur ou la spectatrice. B. Searle évoque ici, en s’appuyant sur un destin individuel, le commerce maritime de sa ville d’origine, Le Cap, pendant l’époque coloniale. Parfois, la violence s’insinue plus fermement dans la peau, comme dans la série Discoloured (1999-2000), où des parties du corps ont été recouvertes de henné avant d’être comprimées jusqu’à ce que les chairs apparaissent comme blessées. De la même manière, dans Profile (2002), la joue de l’artiste devient le support d’un marquage – temporaire – qui renvoie à différents récits d’oppression, par le truchement de symboles historiquement signifiants : croix catholique, moulin à vent néerlandais, couronne britannique…, dont l’empreinte vient s’enfoncer dans sa peau.
Dans son travail, B. Searle cherche à se départir d’images stéréotypées liées à la représentation des femmes noires : les identités se veulent plus fluides, en mouvement, comme dans la vidéo Snow White (2001), dans laquelle elle pétrit une boule de pain à partir de pluies successives d’eau et de farine versées sur son corps agenouillé. Au fil des ans, l’eau comme le feu sont devenus des éléments récurrents de ses vidéos, employés comme métaphores de la destruction : ce sont, par exemple, les figurines de papier crépon qu’elle dissout dans l’eau jusqu’à ce que les silhouettes pâlissent (About to Forget, 2005), ou encore les vidéos de la trilogie Black Smoke Rising (2009-2010), dans lesquelles elle fait notamment référence à la terrible pratique du lynchage par pneu enflammé, utilisée en Afrique du Sud dans les dernières années de l’apartheid. B. Searle est professeure associée en vidéo à la Michaelis School of Fine Art, à l’université du Cap, où elle a elle-même fait ses études à la fin des années 1980. L’exposition Authentic/Ex-centric: Africa In and Out of Africa, organisée par Olu Oguibe et Salah Hassan pour la XLIXe Biennale de Venise en 2001, a permis une meilleure connaissance de son travail à l’échelle internationale ; aujourd’hui, ses œuvres figurent dans les collections de prestigieuses institutions, aussi bien en Afrique du Sud (Johannesburg Art Gallery, South African National Gallery…) qu’à l’étranger (Brooklyn Museum of Art, Museum of Modern Art, Smithsonian National Museum of African Art…).