Nuridsany, Michel, Cui Xiuwen: Existential Emptiness, New York, Eli Klein Fine Art, 2011
→Eichenbaum Karetzky, Patricia, “Cui Xiuwen: Walking on Broken Glass,” in Yishu: Journal of Contemporary Chinese Art, vol. 9, n°3, 2010
→Smith, Karen, Cui, Xiuwen, Cui Xiuwen, Los Angeles, DF2 Gallery and Timezone 8, 2006
Light, Arthur M. Sackler Museum of Art and Archaeology, Peking University, Beijing, mai-août 2016
→Cui Xiuwen: Existential Emptiness, Eli Klein Gallery, New York, janvier – février 2011
→Untitled: Julia Loktev, Julika Rudelius, Cui Xuiwen, Tate Modern, Londres, juillet – septembre 2004
Peintre, photographe et artiste conceptuelle chinoise.
Basée à Beijing, Cui Xiuwen est diplômée du département des beaux-arts de l’Université normale du Nord-Est à Changchun (province du Jilin) depuis 1990 et titulaire d’une maîtrise de beaux-arts en peinture à l’huile de l’Académie centrale des beaux-arts de Chine à Beijing depuis 1996. Son œuvre porte principalement sur les notions de sexualité, de jeunesse féminine, de grossesse, de rôles de genre en Chine et de spiritualité.
Dans les années 1990, elle fait partie de l’atelier Sirène, un collectif d’artistes femmes dont les œuvres traitent ouvertement de problématiques féministes. Aux côtés de Li Hong (née en 1974), Feng Jiali (1963) et Yuan Yaomin (1961), Cui veut faire entendre la voix des femmes et trouver des lieux où exposer dans un monde de l’art dominé par les hommes. L’une de ses premières séries de tableaux, Shuǐzhōng de méiguī yǔ bòhé [Rose et menthe fraîche, 1996-1997], exposée lors de la première exposition de groupe de Sirène, montre des couples dans des positions sexualisées.
L’entrée dans le XXIe siècle marque un tournant dans les supports utilisés par Cui. Elle se penche désormais sur la sexualité dans des vidéos et des photographies. Son œuvre controversée Lady’s Room [Toilettes pour dames, 2000] a été filmée en caméra cachée dans les toilettes des femmes d’une discothèque pékinoise. La vidéo montre de jeunes femmes qui retouchent leur maquillage en discutant. Elle explore la sexualité cachée de la Chine urbaine en plein développement. Au premier abord, ces femmes semblent être sorties pour s’amuser, mais le montage révèle qu’il s’agit d’escort-girls. Dans Twice [Deux fois, 2001], l’artiste pousse plus loin l’exploration de la sexualité féminine : elle y joue une jeune beauté s’adonnant au sexe par téléphone.
Avec Sanjie [Trois mondes, 2003], Cui entreprend un projet de dix ans pour suivre la vie d’une écolière. Sur la photo, une même jeune fille en uniforme scolaire est représentée dans treize poses, formant une composition qui évoque La Cène de Léonard de Vinci (1452-1519). Une décennie durant, elle a recours à de nouveaux modèles pour représenter son sujet à différents âges et dans différentes situations. Dans Angel [Ange, 2006-2008], la jeune fille désormais adolescente est couverte de bleus et enceinte. La série évoque les problèmes posés par rôles de genre imposés aux jeunes femmes. Elle se conclut en 2010 avec Existentiel Emptiness [Vide existentiel]. Dans ces images, la jeune femme est à nouveau vêtue en écolière. Dans un paysage hivernal désolé, elle est accompagnée d’une poupée grandeur nature qui arbore les traits de Cui.
Plus tard, son œuvre devient plus abstraite et recueillie, mêlant textes et enseignements bouddhistes et philosophiques à la photographie, la sculpture et la peinture, comme dans Qin Se No. 3 (2014). Ces toiles abstraites expérimentent avec des lignes géométriques et la quatrième dimension spatiale. En 2016, Cui tient sa dernière exposition personnelle, intitulée Light [Lumière], au musée Arthur M. Sackler d’art et d’archéologie à Beijing. Cette installation, spécifique au lieu, comprend un tunnel illuminé qui représente le corps, le cœur, l’âme et la vie. La lumière de ces quatre composantes représente les plus hauts buts de l’existence dans toutes les cultures.
Cui a remporté de nombreuses récompenses, parmi lesquelles celle d’artiste la plus influente de l’année à l’Award of Art China 2010. On trouve ses œuvres dans les collections de la Tate Modern (Londres), du Brooklyn Museum (New York) et au musée d’Art national de Chine (Beijing).
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring