Boe Bierlich, Emilie et al., Against All Odds – Historical Women and New Algorithms, cat. exp., SMK – National Gallery of Denmark, Copenhague [31 août – 8 décembre 2024], Copenhague, SMK Forlag, 2024
→Thomsen, Anne Mette, Sevel, Jakob Vengberg, Elisabeth Jerichau-Baumann – Between Worlds, exhi. cat., ARoS Aarhus Art Museum, Aarhus [8 mai – 12 septembre 2021], Aarhus, ARoS Publishing, Aarhus, 2021
→Miskowiak, Jerzy, Elisabeth Jerichau Baumann – Nationalromantikkens enfant terrible, Frederiksberg, Frydenlund, 2018
Crossing boaders. Travelling Women Artists in the 1800s, Ateneum Art Museum, Helsinki, 7 mars – 24 août 2025
→Against All Odds – Historical Women and New Algorithms, SMK – National Gallery of Denmark, Copenhague, 31 août – 8 décembre 2024
→Elisabeth Jerichau-Baumann – Between Worlds, ARoS Aarhus Art Museum, Aarhus, 8 mai – 12 septembre 2021
Peintre polono-danoise.
Elisabeth Jerichau-Baumann (née Elisabeth Maria Anna Baumann) voit le jour en Pologne de parents allemands. Dans ses Mémoires consacrés à sa jeunesse, publiés en 1874, elle décrit sa détermination dès son jeune âge à devenir artiste et à parvenir à l’indépendance financière. En 1838, elle se rend donc à Berlin dans le but de devenir peintre. Elle pose sa candidature à l’Akademie der Künste [Académie des arts], mais celle-ci est rejetée par le peintre allemand Julius B. Hübner (1806-1882), qui y est professeur. Elle se rend ensuite à Düsseldorf, où elle demeure jusqu’en 1845. De 1838 à 1844, elle y étudie à la Kunstkakademie [Académie d’art], une institution progressiste. L’année suivante, elle entreprend un Grand Tour et voyage à Rome, où elle s’intègre aux cercles artistiques allemands puis danois. À Rome, elle rencontre le sculpteur danois Jens Adolf Jerichau (1816-1883). Ils se marient en 1846 et vivent à Rome jusqu’en 1848, mais voyagent fréquemment en Allemagne et au Danemark. E. Jerichau-Baumann emménage ensuite à Copenhague, d’abord seule. C’est le début de son amitié de toute une vie avec la reine Louise, qu’elle représente dans un portrait en plein pied : Dronning Louise [Portrait de Louise de Hesse-Cassel, 1881]. En 1849, l’artiste fait ses débuts à l’Exposition de printemps du palais de Charlottenborg, à Copenhague. Elle y expose à trente et une reprises au cours de sa vie.
En 1852, E. Jerichau-Baumann voyage à Londres pour la première fois et expose à la Bridgewater Gallery, au palais de Buckingham, puis à la Royal Academy. 1860 est l’année de son premier séjour à Paris. En 1881, elle publie le récit de ses nombreux voyages, Brogede rejsebilleder [Scènes de voyages en couleurs]. En plus de celles déjà mentionnées, ses destinations comptent Constantinople (actuelle Istanbul), Athènes, Smyrne (actuelle Izmir), Alexandrie, Le Caire et Saint-Pétersbourg. Parce qu’elle est une femme, E. Jerichau-Baumann est autorisée à entrer dans les harems turcs, normalement interdits aux personnes étrangères. Cela donne lieu à des représentations singulières de femmes qui avaient jusqu’ici étaient dépeintes à travers un regard masculin et orientaliste, comme dans En egyptisk pottesælgerkse i Gizeh [Marchande de pots égyptienne à Gizeh, 1876-1878]. E. Jerichau-Baumann vend ses œuvres à des membres de la haute société, dont l’empereur Napoléon III, le khédive d’Égypte Ismaïl Pacha et la reine Victoria.
En 1858, E. Jerichau-Baumann reçoit la médaille Thorvaldsen. En 1861, elle devient membre de l’Académie royale des beaux-arts du Danemark. En 1866, elle remporte la deuxième médaille d’or à l’Akademie der Künste de Berlin pour son tableau En strandingsscene [Scène de plage]. En 1867, la Collection royale de peintures, aujourd’hui Statens Museum for Kunst (SMK), achète sa peinture En såret dansk kriger [Soldat danois blessé1865] – le seul tableau acheté par l’institution du vivant de l’artiste, car son style européen ne correspondait pas aux tendances nationalistes alors appréciées par le musée. E. Jerichau-Baumann est aussi représentée dans les collections de la Ny Carlsberg Glyptotek (Copenhague), de Kunsten (Aalborg) et du Nationalhistoriske Museum au château de Frederiksborg (Hillerød), ainsi que dans les collections royales danoises. En dehors du Danemark, ses œuvres font partie des collections nationales de Norvège et des collections royales britanniques.
Publication en partenariat avec le SMK – National Gallery of Denmark, dans le cadre de l’exposition Against All Odds: Historical Women and New Algorithms
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2025