Elsbeth Court, « Ghana’s Da Grace : Independence-Era Intuitive Feminist and Modern Portrait Artist », Post : Notes on Art in a Global Context, MoMA, 29 juin 2022
→Atta Kwami, « Grace Kwami Sculpture », Artists’ Books and Africa, Smithsonian Libraries, 1993
→Janet L. Stanley, The Arts of Africa : 1992 (omissions de 1986 à 1991), Washington DC, African Studies Association, 1997.
7 Artists, Centre for National Culture, Volta Region, Exhibition Hall, Regional Museum, Ho (Ghana), 15 décembre 1987-2 janvier 1988.
→Mother & Son : Two Generations of Artists, Atta Kwami & Grace Kwami, National Museum of Ghana, Accra, 1986.
→Mother & Son : Two Generations of Artists, Atta Kwami & Grace Kwami, Fine Arts Gallery, Ahmadu Bello University, Zaria (Nigeria), 7 avril-mai 1984.
Céramiste et artiste multidisciplinaire ghanéenne.
Grace Salome Abra Anku Kwami naît dans une famille chrétienne ewe installée sur les collines de ce que l’on appelle alors le Togoland britannique et qui constitue aujourd’hui la région de la Volta, au Ghana. Enfant précoce, elle reçoit d’abord une éducation à la station missionnaire où travaille son père. Ce dernier y est catéchiste et professeur principal. G. Kwami intègre ensuite le Basel Mission Women’s Training College à Agogo, dans la région d’Ashanti, où elle suit des cours d’économie domestique ainsi qu’une formation pour devenir enseignante. Une fois son diplôme en poche, elle exerce sa profession pendant plusieurs années, avant de s’inscrire au programme spécialisé en art et artisanat du Achimota College à Accra. L’institution intègre ensuite le Kumasi College of Art (futur Kumasi College of Technology, aujourd’hui connu sous le nom de Kwame Nkrumah University of Science and Technology), où elle poursuit sa formation artistique en 1951-1952. G. Kwami est ainsi l’une des premières femmes à recevoir une formation artistique académique au Ghana.
Fascinée par l’argile dès son plus jeune âge, G. Kwami (également connue sous le nom de « Da Grace ») commence à modeler ce matériau avant l’âge de cinq ans. Elle développe un intérêt particulier pour le portrait figuratif pendant ses études au Kumasi College of Art. Dans ses portraits, elle applique un certain nombre de techniques académiques classiques de l’art occidental, qu’elle adapte à son propre langage visuel. Elle crée ainsi des œuvres hautement expressives et subjectives représentant des personnes du peuple, souvent des femmes et des enfants. Cette approche peut être considérée comme sa contribution à la version ghanéenne du modernisme africain. Elle travaille à la fois en deux et en trois dimensions : sa pratique englobe des séries de dessins à la plume et à l’encre sur papier, des estampes, des peintures et des œuvres textiles aussi bien que des bas-reliefs, des sculptures en céramique, des sculptures figuratives grandeur nature et des bijoux, entre autres. G. Kwami puise son inspiration dans ce qui l’entoure, mais elle se concentre principalement sur les portraits figuratifs, comme Deux têtes – garçon et fille (1995) et Buste d’une femme avec des colliers de perles (1995), emblématiques de sa pratique post-indépendance.
G. Kwami s’associe à plusieurs grandes figures intellectuelles, artistiques ou politiques du Ghana. Elle a cofondé le mouvement Sankofa avec des artistes tels que Kofi Antubam (1922-1964) et Vincent Kofi (1923-1974). Il compte notamment Oku Ampofo (1908-1998) et Theodosia Okoh (1922-2015). Des années 1950 au milieu des années 1960, ce groupe conçoit l’art comme un outil pour exprimer l’identité, les valeurs et la nation ghanéennes. Vers la même époque, G. Kwami travaille comme sculptrice et restauratrice pour le Musée national à Accra.
G. Kwami participe à de nombreuses expositions locales et internationales. Ses œuvres sont présentées dans l’exposition African Modernism in America, 1947-67, à la Harmon Foundation. Elle est citée dans le pavillon de la Liberté du Ghana à la LVIIIe Biennale de Venise, en 2019. Ses œuvres sont conservées dans des collections publiques et privées, dont le Musée national du Ghana à Accra, le musée régional de la Volta à Ho, ainsi que d’autres en Europe et aux États-Unis. G. Kwami est la mère de l’artiste Atta Kwami (1956-2021).
Une notice réalisée dans le cadre du projet Tracer une décennie : artistes femmes des années 1960 en Afrique, en collaboration avec la Njabala Foundation
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2023