Vilchez, Mariana, “Graciela Gutiérrez Marx, la artista invisible de La Plata”, Begum, 13 janvier 2023
→Gutiérrez Marx, Graciela, « Invisible Artists, or the Net Without a Fisherman… (My life in mail art) », ARTMargins, n°1 (2-3), 2012, p. 147-151
→Gutiérrez Marx, Graciela, Artecorreo. Artistas invisibles en la red postal 1975-1995, Buenos Aires, Lunaverde, 2010
Entrada y salida al marxismo mágico, Document Art Gallery, Buenos Aires, 4 octobre – 8 novembre 2013
→El Tendedero. Poema colectivo colgante, Primer Fogón de la Cultura Popular, Plaza Dardo Rocha, La Plata, 26 octobre – 11 novembre 1984
→Formas de juego, Galería Lirolay, Buenos Aires, 17 – 29 juin 1968
Enseignante et artiste multidisciplinaire argentine.
Graciela Gutiérrez Marx obtient une licence en pédagogie et sculpture (1962-1967) et un master en esthétique et théorie de l’art (2007), tous deux à l’Université nationale de La Plata. Depuis 1967, elle travaille comme enseignante et, jusqu’à la fin des années 1980, elle effectue des missions de création, de coordination et de recherche pour le ministère de l’Éducation de la province de Buenos Aires.
Entre 1967 et 1968, G. Gutiérrez Marx commence sa carrière en réalisant des sculptures avec des déchets et des matériaux rouillés, qu’elle expose à la Galería Lirolay de Buenos Aires. À cette époque, elle s’inscrit dans le circuit académique et artistique. En 1968, elle rencontre l’artiste Edgardo Antonio Vigo (1928-1997), qui l’initie au mouvement du mail art et à la poésie visuelle. Cette rencontre donne lieu à des projets communs d’art expérimental, de poésie visuelle et de mail art sous le label G.E. MarxVigo (1977-1983). En 1975, l’artiste Horacio Zabala (1943-) l’invite à participer à une exposition de timbres en caoutchouc organisée par Ulises Carrión (1941-1989) aux Pays-Bas, une proposition qui lui permet de rejoindre un réseau international d’échange et de communication de mail art. À partir de ce moment, G. Gutiérrez Marx entreprend la création de projets et d’actions qui interrogent les modes de production et de circulation de l’art, à une époque d’angoisse, de censure et de disparitions pendant la dictature argentine (1976-1983).
En 1979, inspirée par un exercice scolaire sur le courrier à l’école no 38 de la ville de La Plata où son fils étudiait, elle organise le projet de création de timbres Estafeta Postal Lateral [Bureau de poste latéral], exposé dans le hall de l’école, auquel participent des enseignants, des enfants et leurs familles, et se joignent par la suite, sur invitation, des mail artists d’autres pays. Avec ces activités, G. Gutiérrez Marx montre que la création artistique n’a pas d’âge ni de profession. Le travail collaboratif reflète ses convictions sur la fusion de l’art et de la vie, ainsi que sur le rôle de l’art dans la démocratie et les stratégies de mémoire collective. Les œuvres Mamablanca Treasure (1981), El Tendedero. Poema colectivo colgante [La corde à linge. Poème collectif suspendu, 1984], Grupo de familia-reconstrucción del mito [Groupe familial – reconstruction du mythe, 1980] et Maratón de los antihéroes [Marathon des antihéros, 1980] constituent des exemples de cette pratique collective.
En 1984, l’Asociación Latinoamericana y del Caribe de Artistascorreo [Association latino-américaine et caribéenne de mail artistes] est fondée lors de l’événement Primer encuentro de arte experimental y mail-art [Première rencontre entre art expérimental et mail art], dans la ville de Rosario, avec les artistes Jorge Orta (1953-), Clemente Padín (1939), Susana Lombardo (1954-), Claudia del Río (1957-), Marina Rothberg (1957-) et Mamablanca (Blanca Marx, 1905-1991). À cette occasion, G. Gutiérrez Marx proclame Por un arte de base sin artistas [Pour un art de base sans artistes], un manifeste visant à renforcer la solidarité, le dialogue, l’égalité et la création collective des artistes et des non-artistes ; une philosophie qu’elle embrasse tout au long de sa carrière et qu’elle systématise sur le plan théorique.
G. Gutiérrez Marx est l’une des historiennes de l’art latino-américaines les plus importantes, participant à différents projets et expositions nationaux et internationaux. Ses œuvres font partie de collections publiques et privées, notamment du Museo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires, de l’Archivo Lafuente en Espagne et du Migros Museum für Gegenwartskunst de Zurich.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring