Jaki Irvine, plans for forgotten works, cat. expo., Gallery 4 Henry Moore, Leeds (2 juillet – 2 octobre 2005), Leeds, Henry Moore Institute, 2005
→Jaki Irvine : assembled works 1993-2008 : the square root of minus one is plus or minus i, Milan, Charta, 2008
Jaki Irvine, Ack Ro’, Kerlin Gallery, Dublin, 24 janvier – 29 février 2020
→Jaki Irvine: If The Ground Should Open…, Golden Square, Frith Street Gallery, Londres, 3 mars – 13 avril 2017
Artiste multimédia irlandaise.
Jaki Irvine fait partie de Blue Funk, un groupe d’artistes qui développe les nouveaux médias en Irlande, de 1989 à 1993, en travaillant surtout sur des installations in situ et des sujets sociétaux à thématiques engagées. Elle se rend ensuite à Londres, où elle obtient un Master of Fine Arts en 1994. Dans son œuvre centrée sur le film et la vidéo, le langage, le texte et la narration sont essentiels : le paysage sonore, les langues, les accents des voix off ou les choix musicaux (de Stravinsky à John Lurie, en passant par Thomas Oboe Lee) sont donc très poussés. Les images, quant à elles, explorent les rapports humains, les milieux urbains et naturels (les oiseaux en particulier) de manière insaisissable, fragmentée et distancée – souvent en dissonance par rapport au son. Dans des installations mono ou multi-écrans, l’artiste donne à voir l’entre-deux, des situations ambiguës, des discontinuités, des scènes indéterminées. La fiction et la réalité se brouillent au travers de bribes de conversation enregistrées et de perspectives alternatives.
Les conventions du cinéma et les traditions littéraires (comme Carmilla de Sheridan Le Fanu, 1871) sont à la fois ignorées et référencées. En 1995, son film en Super 8, Star (1994), est projeté dans General Release, exposition consacrée à la jeune génération des artistes britanniques lors de la Biennale de Venise ; en 1997, elle y représente l’Irlande. La même année, invitée en résidence au British School de Rome, elle passe plusieurs années en Italie, avant de retourner à Londres dans les studios Delfina. En 2000, elle est commissaire d’une exposition sur l’image en mouvement, Somewhere Near Vada, et s’installe à nouveau en Irlande. J. Irvine réalise de grands projets de commande tels que The Silver Bridge (2003), jouant sur les stéréotypes appliqués aux sorcières et aux chauves-souris. La musique, la captation du son et la partition musicale sont à l’honneur dans les installations d’ordre orchestral Room Acoustics Revisited (2008) et Seven Folds in Time (2009).