Brandon Reintjes, In Country, Out of Country: The Life and Art of Josephine Hale, cat. d’exp., Missoula, Montana, Montana Museum of Art and Culture [2009], Montana Museum of Art and Culture, 2009, p. 1-10
→Rafael Chacon, Over There! Montanans in the Great War, cat. d’exp., Missoula, Montana, Montana Museum of Art and Culture, [21 septembre- 16 décembre, 2017], Montana Museum of Art and Culture, 2017, p. 26-28
Salon des artistes français, Paris, France, 1934
→Josephine Hale: Paintings and Sketches by a Montana Pioneer Artist, Missoula, Montana Museum of Art and Culture, 13 novembre –19 décembre 2009
Peintre états-unienne.
Josephine Hale, née Josephine Adeline Bruneau, est la onzième enfant d’un couple de Canadiens français ayant émigré dans le territoire états-unien du Dakota du Sud, lors d’une vague de colonisation de terres qui étaient historiquement celles des peuples dakotas. Une fois diplômée de Sioux Point High School, la jeune femme emménage avec sa famille à Great Falls, dans le Montana. Devenue institutrice, elle fait la rencontre de Walter Hale, qu’elle épouse. À sa mort en 1904, ce dernier lui lègue plusieurs propriétés. J. Hale s’avère une habile gérante de ses biens, ce qui lui permet de venir en aide à sa famille et de s’engager auprès de la Croix-Rouge en 1917, lors de la Première Guerre mondiale. On ne peut qu’imaginer les motivations qui furent les siennes dans cet élan altruiste – le sentiment d’opportunité ou d’obligation qui l’a poussée à s’embarquer dans cette aventure à l’âge de quarante ans, à mentir sur son âge et à payer son voyage vers l’Europe afin de s’assurer une place dans l’effort de guerre.
Grâce à sa maîtrise du français, J. Hale est placée au service de soldats européens, et cet arrangement s’avère un changement apprécié des deux côtés. Elle jouit d’une popularité étendue, construite sur les fondations solides de son discernement, d’une éthique de travail inépuisable ainsi que d’un tempérament bienveillant et stable, qui est souvent loué. Après la guerre, elle prolonge son visa français et suit des études d’infirmière tout en aidant aux efforts de reconstruction. C’est lors de cette période relativement calme qu’elle rencontre George Hepburn Robertson, un pilote automobile avec qui elle entame une longue relation qui influence par la suite sa trajectoire.
Lors de son bref retour dans le Montana en 1924, elle se présente à ses amis, à sa famille et même aux étrangers sous un nouveau jour. Tous sont frappés par la manière dont son séjour européen se manifeste dans son apparence. Elle témoigne d’une nouvelle maîtrise d’elle-même, acquise grâce à ses nombreux accomplissements, avec de nouvelles idées féministes découvertes à Paris et, on peut le supposer, auréolée de son nouvel amour. De telles qualités ne peuvent pas s’épanouir à Great Falls en 1924, aussi J. Hale planifie un retour à Paris dès 1926, à l’âge de quarante-huit ans, cette fois comme étudiante de peinture à l’Académie Delécluse.
Les neuf années suivantes s’avèrent, selon ses mots, les plus heureuses de sa vie. Elle voyage beaucoup à travers l’Europe et au-delà, notamment pour peindre en Bretagne et au Maroc. Elle voyage beaucoup à travers l’Europe et au-delà, notamment pour peindre en Bretagne et au Maroc. La création la pousse à voyager plus loin pour lui permettre de rencontrer de nouvelle personne et tout en observant le monde qui l’entoure. Les nombreux carnets de dessin et ses toiles peintes des deux côtés que J. Hale réalise souvent en plein air, montrent à quel point l’art devient le lieu de son épanouissement. Ses œuvres font la synthèse entre sa formation académique, à laquelle s’ajoutent les influences artistiques comme celle de l’impressionnisme français, et sa grande sensibilité pour la couleur et la lumière qui donne vie à ses toiles.
L’ascension artistique de J. Hale est court-circuitée à son apogée en 1934, l’année de son inclusion au prestigieux Salon des artistes français, par la montée du IIIe Reich en Allemagne et par la déstabilisation qui s’ensuit en Europe, ce qui la contraint à retourner aux États-Unis. À son retour à Great Falls, la section Charles M. Russell de l’American Artists Professional League accueille ses peintures dans le cadre d’une exposition monographique.
Avec la guerre qui sévit à l’étranger, le revers économique que connaît le pays et la santé de l’artiste qui se détériore en raison de l’arthrite, la peinture de J. Hale s’essouffle. Ses responsabilités la conduisent à s’occuper de ses frères et sœurs vieillissant·es et à se réengager comme infirmière bénévole à Colombus Hospital en 1942. Malgré ces obligations qui accaparent ses forces et son temps, elle parvient à faire plusieurs voyages pour peindre au parc national de Glacier, le long du fleuve Missouri, en Arizona, en Californie et au Mexique. Ses œuvres représentent les patients qu’elle soigne, auxquels elle en fait souvent cadeau, et des paysages qui constituent, on peut l’imaginer, une échappée par rapport à ses occupations. J. Hale meurt à Great Falls en 1961, à l’âge de quatre-vingt-trois ans, d’une leucémie.
Publication dans le cadre de l’exposition Women Artists of the American West: Trailblazers at the Turn of the 20th Century
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