Wroblewska Hanna (dir.), Katarzyna Kozyra: The Men’s Bathhouse, cat. exp., 48e Biennale de Venise (12 juin – 7 novembre 1999), Varsovie, Zacheta Gallery of Contemporary Art, 1999
→Sitkowska Maryla et al. (dir.), Katarzyna Kozyra: Casting, cat. exp., Zacheta National Gallery of Art, Varsovie (29 novembre 2010 – 13 février 2011), Varsovie, Zacheta National Gallery of Art, 2010
Katarzyna Kozyra: Casting, Zacheta National Gallery of Art, Varsovie, 29 novembre 2010 – 13 février 2011
→Katarzyna Kozyra: Solo Exhibition, Three Shadows Photography Art Center, Beijing, 16 juillet – 13 août 2016
Plasticienne polonaise.
Katarzyna Kozyra étudie la philologie germanique à l’université de Varsovie et la sculpture à l’Académie des beaux-arts, puis se consacre à la photographie, à la vidéo, aux installations et aux performances. En 1993, son travail de fin d’année, La Pyramide des animaux, inspiré du conte Les Musiciens de Brême des frères Grimm, présente quatre animaux empaillés. L’œuvre est l’objet d’une violente polémique, car elle a tué un cheval, assisté à son abattage et à son dépeçage – opération visible dans la vidéo qui accompagne la sculpture. En attirant l’attention sur ces meurtres quotidiens parfaitement normalisés, qui ne suscitent aucune indignation lorsqu’ils intègrent le cycle de l’alimentation, cette installation questionne une éthique qui s’applique différemment, selon qu’il s’agisse de tuer pour consommer ou de tuer pour l’art. En 1995, atteinte d’un cancer, elle fait de nouveau scandale en se représentant nue, en Olympia, dans une pose empruntée à Manet. Son corps, laid, que l’on voit soumis à des traitements dans le monde aseptisé de l’hôpital, échappe aux codes traditionnels du nu féminin. Quant à Garçons (2001), une œuvre composée de trois films explorant la construction masculine et montrant des hommes portant des slips en forme de vagin, là encore, elle dérange et ses affiches sont censurées en raison de la venue du pape en Pologne.
Par la suite, K. Kozyra infiltre divers milieux pour interroger les tabous et les stéréotypes comportementaux. Elle explore les rites « homosociaux », observés dans le cadre de strictes relations sociales entre hommes, et qui ne sont pas explicitement d’ordre sexuels : en 1999, elle filme clandestinement les bains turcs d’hommes à Budapest (Men’s Bathhouse), après ceux des femmes en 1997. Accusée de vulgarité, l’installation vidéo The Bathhouse représente néanmoins la Pologne à la 48e Biennale de Venise en 1999. Dans sa série de performances théâtrales In Art Dreams Come True (2003-2008), elle s’intéresse à la diva d’opéra, la princesse de conte de fées, la pop star ou la femme fatale. En 2002, Punishment and Crime a pour thème un groupe d’hommes paramilitaires, passionnés par les armes qui réalisent des tirs et des destructions illégales de cibles par pur plaisir, sans aucun but idéologique. À la lisière des interdits et des tabous, ces œuvres analysent les non-dits au sujet du corps et les artifices qui l’encodent et le socialisent.