Nicole Jean Hill (dir.), Heap-O-Livin’. Selections from the Lora Webb Nichols Archive, 1899-1962, Amsterdam, Fw:Books, 2025
→Nicole Jean Hill (dir.), Encampment, Wyoming. Selections from the Lora Webb Nichols Archive, 1899-1948, Amsterdam, Fw:Books, 2021
→Nancy F. Anderson, Lora Webb Nichols. Homesteader’s Daughter, Miner’s Bride, Caldwell, Caxton Press, 1995
Lora Webb Nichols. Heap-O-Livin’, Alice Austen House Museum, New York, 2023-2024
→Lora Webb Nichols. Photographs Made, Photographs Collected, Blue Sky Gallery, Portland, 2021
→Lora Webb Nichols, James Danziger Gallery, Los Angeles, California
Photographe états-unienne.
Au cours de sa vie, Lora Webb Nichols a créé et collecté quelque 24 000 négatifs dans la ville minière d’Encampment, dans le Wyoming. Elle reçoit son premier appareil en 1899, à l’âge de seize ans, au moment de l’essor de l’extraction du cuivre dans la région. Ses premières photographies sont des portraits de sa famille proche, des autoportraits et des paysages de la région agricole entourant Encampment. En plus de cette imagerie personnelle, L. Nichols photographie des mineurs, des infrastructures industrielles et les adaptations de la petite ville à une expansion démographique soudaine mais fugace. Dès 1906, elle répond à des commandes de documentation industrielle et de portraits de famille. Elle réalise ses développements et ses tirages dans une chambre noire qu’elle a aménagée au sein de la maison où elle vit avec son époux et ses enfants. Après l’effondrement de l’industrie du cuivre, L. Nichols reste à Encampment et fonde le Rocky Mountain Studio, où elle propose des services de photographie et de développement pour subvenir aux besoins de sa famille. Son studio commercial est un lieu central de la ville durant les années 1920 et 1930.
Tout au long de ses deux mariages, de l’éducation de ses six enfants, de la direction de plusieurs petites entreprises et d’un déménagement en Californie à une phase plus avancée de sa vie, L. Nichols crée et collecte des photographies. Elle immortalise souvent les femmes de sa communauté dans leurs activités de mères et de gardiennes du foyer. Ces images offrent une perspective unique sur leur rôle et sur leur manière d’entretenir la vie collective à cette époque. Les photographies les représentent actives dans tous les domaines de la vie, à la fois privés et publics, au travail et dans le loisir. Elles contiennent des moments bruts et intimes de la vie domestique : une voisine allaitant son nouveau-né sous un porche (Nora and Irwin Fleming, 1907), une amie brossant ses longs cheveux à l’intérieur du chalet de L. Nichols (Mary Anderson, 1911). Ses photographies, prises à Encampment au fil de plusieurs décennies, sont empreintes d’une intimité et d’une candeur étonnantes et singulières pour l’époque. Elles révèlent des aspects ludiques et les multiples facettes de la vie qui sont souvent absents des témoignages historiques.
En outre, L. Nichols réalise des portraits formels des travailleur·ses et des voyageur·ses de passage dans cette région désolée, dont une série d’effigies de jeunes hommes venus œuvrer à des chantiers de travaux publics dans le cadre du Civilian Conservation Corps, au cours des années 1930. Carl Phillips (1933) et Leonard Gentry (1933) sont deux exemples de ces images qui documentent l’afflux démographique à Encampment durant la Grande Dépression.
L. Nichols collecte et archive aussi le travail d’autres photographes, professionnel·les et amateurs, actifs dans la région d’Encampment. Son studio constituant l’offre principale de service de développement et de tirage dans la région entre 1906 et 1935, elle a accès à une grande partie des photographies prises dans les alentours. Nombre des images qu’elle collecte sont réalisées par des ouvriers travaillant dans des ranchs et sur des chantiers de travaux publics.
Dans les années 1990, les négatifs de L. Nichols sont conservés et numérisés par Nancy et Victor Anderson, avec le soutien financier du fils de la photographe, Ezra Nichols, et prêtés de manière temporaire au Grand Encampment Museum. En 2015, ils sont officiellement donnés au American Heritage Center à l’université du Wyoming et rendus accessibles par une base de données en ligne.
Publication dans le cadre de l’exposition Women Artists of the American West: Trailblazers at the Turn of the 20th Century
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2025