Obrist, Hans Ulrich, It’s Urgent! A Luma project curated by Hans Ulrich Obrist, cat. exp., Kunsthal Charlottenborg, Copenhague (18 juin – 11 août 2019) ; Luma Westbau, Zurich (7 juin 2019 – 11 juillet 2020) ; Luma Arles, Arles (27 juin – 27 juillet 2020), Cologne, Luma Foundation / Buchhandlung Walther König, 2020
→Obrist, Hans Ulrich, Marta, Karen, Luchita Hurtado, New York, Hauser & Wirth Publishers, 2020
→Ellegood, Anne, Christovale, Erin, Made in L.A. 2018, cat. exp., Hammer Museum, Los Angeles (3 juin – 2 septembre 2018), Los Angeles, Hammer Museum / University of California, 2018
I Live I Die I Will Be Reborn, Serpentine Sackler Gallery, London, 23 mai – 20 octobre 2019
→Luchita Hurtado: Selected Works 1942-1950, Park View Gallery, Los Angeles, 12 novembre 12 2016 – 7 janvier 2017
→Luchita Hurtado, Grandview One, The Woman’s Building, Los Angeles, 1974
Peintre vénézuélo-états-unienne.
Luchita Hurtado a dédié sa vie à explorer l’universalité et la transcendance par le biais de son art. Son œuvre, caractérisé par une profonde fascination pour la nature, implique un large éventail de médiums, dont le crayon de couleur, l’encre, le graphite et l’huile, fusionnant l’abstraction et la figuration dans des créations évocatrices et singulières.
À l’âge de huit ans, L. Hurtado immigre aux États-Unis et s’installe dans le quartier latino-américain d’Inwood, à New York, avec sa mère, sa sœur, ses tantes et ses cousines. Bien qu’elle ne soit pas issue d’une famille n’ayant aucun lien avec ces domaines, L. Hurtado est depuis toujours attirée par les arts. Elle poursuit sa passion en s’inscrivant à la Washington Irving High School où elle étudie également le théâtre, à l’insu de sa mère, en prétendant prendre des cours de couture. En 1936, une fois diplômée du lycée, elle suit des cours à l’Art Students League.
En 1937, alors qu’elle est bénévole pour La Prensa, un journal hispanophone de New York, L. Hurtado rencontre le journaliste chilien Daniel del Solar, qu’elle épouse. Il lui donne accès à la bouillonnante scène artistique de New York, où elle fait la connaissance de peintres tels que Roberto Matta (1911-2002) et Frida Kahlo (1907-1954). En 1944, après son divorce de D. del Solar, L. Hurtado commence sa carrière comme illustratrice de mode pour Condé Nast et comme muraliste pour Lord & Taylor. La vie personnelle de L. Hurtado est marquée par d’importantes difficultés, dont la perte de son fils, emporté par la polio, et son mariage tumultueux avec Wolfgang Paalen (1905-1959). Elle trouve cependant l’apaisement auprès de l’artiste Lee Mullican (1918-1998), figure centrale du mouvement Dynaton, et l’épouse en 1957.
Dans les années 1970, L. Hurtado s’engage dans le mouvement féministe. Elle critique délibérément le mouvement surréaliste en faisant de la voix féminine le sujet, plutôt que la muse – comme on le voit par exemple dans l’œuvre Untitled (1971), de la série I Am. Rattachant le féminisme à sa fascination pour l’interconnexion entre l’humanité et le monde naturel, elle offre sa représentation subjective de la naissance dans de nombreux autoportraits. Son œuvre constitue durant cette période une sorte de journal intime, créé dans les moments de répit où ses enfants et son mari sont endormis.
En 2015, presque deux décennies après la mort de L. Mullican, l’œuvre de L. Hurtado est redécouvert lorsque son directeur d’atelier, organisant les archives du défunt, met au jour les créations de la peintre. C’est à l’âge de 95 ans que L. Hurtado voit enfin ses contributions artistiques reconnues à une large échelle. En 2016, elle obtient sa première exposition personnelle depuis 1974, à Park View, à Los Angeles. Ses œuvres sont inclues dans Made in L.A. 2018, une édition de l’exposition biennale à succès du Hammer Museum. En 2019, elle est nommée dans la liste des 100 personnes les plus influentes établie par le magazine Time et reçoit le prix Carolyn Clark Powers récompensant l’ensemble de sa carrière, décerné par Americans for the Arts.
L. Hurtado a souvent évoqué un souvenir d’enfance, racontant avoir épinglé un papillon au mur, un acte qui l’a hantée et qui a été fondateur du respect pour la nature qu’elle a manifesté tout au long de sa vie. Engagée pour la défense de l’environnement, elle considérait qu’il était urgent de traiter de ces problèmes. Sa trajectoire artistique est un témoignage de sa résilience, de son indépendance et de sa connexion profonde avec la nature. Son héritage est celui de l’introspection, de l’écologie et d’une quête permanente des vérités universelles de la vie humaine à travers l’art.
Une notice réalisée dans le cadre d’AMIS: AWARE Museum Initiative and Support, en partenariat avec le Pérez Art Museum Miami
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