Städtische Kunsthalle, Magdalena Abakanowicz: Tapisserien und räumliche Texturen, cat. expo., Städtische Kunsthalle, Mannheim (18 janvier – 23 février 1969), Mannheim, Kunsthalle, 1969
→Barbara Rose, Magdalena Abakanowicz, New York, Harry N. Abrams, 1994
Magdalena Abakanowicz – Textile Strukturen und Konstruktionen, Environments, Kunstverein für die Rheinlande und Westfalen, Düsseldorf, 1972
→Magdalena Abakanowic, musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 1982
→Retrospective Exhibition, Sezon Museum of Art, Tokyo, 1991
→Magdalena Abakanowic: New York Avenue Sculpture Project, National Museum of Women in the Arts, Washington, 2014
Sculptrice polonaise.
Née dans une famille de propriétaires terriens d’origine aristocratique des environs de Gdansk, Magdalena Abakanowicz s’installe à Varsovie au début de la Seconde Guerre mondiale, dont l’horreur marquera son œuvre. Diplômée de l’Académie des beaux-arts (1954), elle se fait connaître à partir des années 1960 par de grandes installations de sculptures souples tridimensionnelles, intitulées Abakans (1965-1975) – titre dérivé de son nom –, qui lui valent la médaille d’or à la Biennale de São Paulo (1965). L’une des premières à expérimenter la sculpture textile, elle utilise des fibres naturelles pour une production tissée parfois monumentale, qui a pour elle valeur de symbole, celui d’une liberté conquise sur les enseignements académiques. Elle continue néanmoins d’enseigner à l’Académie de Poznań (1965-1990). Elle crée plus tard une population de sculptures figuratives acéphales, faites de toile et de résine, puis de bronze, intitulées Figures de dos (1976-1980), Foules (1988), Troupeaux (1990), Hurma (1994-1995). Les visiteurs peuvent pénétrer dans les œuvres disposées en rangs, et ressentir une sensation d’intériorité. Par le caractère répétitif et anonyme de ses figures, M. Abakanowicz questionne la nature et exprime l’impossible répétition à l’identique des schémas de reproduction. Le règne végétal reproduit certains schèmes du règne humain dans Embryologie (1978-1980), une série immense de tubercules géants en toile de jute cousue. De même, elle dessine Architecture arboréale (1991), son projet de cité écologique pour la Ville de Paris, composé de maisons de forme organique, recouvertes d’un jardin vertical.
Le monde des animaux et des insectes ne lui est pas non plus étranger, comme le montre la série de têtes d’animaux imaginaires en bronze, Hoofed Mammals Heads (1989). Suivront Mutants (1992-1996) et Oiseaux (années 2000). Quant aux armes imaginaires de War Games (1987-1993), elles tiennent du canon médiéval aussi bien que du gourdin. Pour elle, « un groupe d’individus, d’oiseaux, d’insectes ou de feuilles est un mystérieux assemblage de variantes d’un prototype défini, une énigme de la nature ne supportant pas la répétition exacte ou l’impossibilité de la produire, tout comme une main humaine est incapable de répéter son propre geste ». Regroupées en ensembles, ses sculptures sont présentes en Europe (musée Ludwig de Cologne, Reina Sofía de Madrid, musée d’Art moderne de la Ville de Paris), aux États-Unis ou en Corée. Elle a fait don à l’État français de Manus ultimus, une sculpture en bronze installée dans les jardins des Tuileries en l’an 2000.