Entretien papier prix AWARE
→Coudert Gilles, Godin Bénédicte (dir.), Une artiste engagée. Variations sur Nil Yalter (livre / DVD), Paris, CNAP / a.p.r.e.s éditions, 2016
→Derya Yücel (dir.), Nil Yalter, Berlin, Revolver Publishing, 2013
→Pagé Suzanne, Bloch Dany (dir.), Nil Yalter : C’est un dur métier que l’exil (Nazim Hikmet), cat. expo, ARC – musée d’Art moderne de la Ville de Paris (15 mars – 24 avril 1983), Paris, MAMVP, 1983
Nil Yalter. Off the Record, Arter, Istanbul, 14 octobre 2016 – 15 janvier 2017
→Nil Yalter, 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine, Metz, 5 février – 5 juillet 2016
→Topak Ev, ARC – musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 7 novembre – 7 décembre 1973
Plasticienne française et turque.
Née en Égypte dans une famille turque, Nil Yalter grandit à Istanbul où elle se forme en autodidacte à la peinture. En 1965, elle se rend à Paris pour se familiariser avec l’art moderne occidental et commence un travail de peinture abstraite géométrique. Les évènements de Mai 1968, le Mouvement de libération des femmes, un nouveau séjour en Turquie en 1971, où elle est marquée par la sédentarisation forcée des nomades et la rencontre avec l’ethnologue Bernard Dupaigne, sont autant de sources d’inspiration pour son œuvre. En 1973, elle bénéficie de sa première exposition personnelle au musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Elle montre une tente de nomade, Topak-ev [La yourte] (Santralistanbul, musée d’Art contemporain d’Istanbul). Sur les panneaux extérieurs, des dessins et des textes expliquent les conditions de vie des populations nomades en Turquie. En 1974, N. Yalter réalise sa première performance vidéo, La Femme sans tête ou la Danse du ventre, au cours de laquelle elle inscrit sur son ventre un texte de René Nelly extrait d’Érotique et civilisation tout en se balançant au rythme d’une musique orientale.
En 1974-1975, elle crée avec la peintre Judy Blum et la vidéaste Nicole Croiset, La Roquette, prison de femmes (Fonds national d’art contemporain, Paris), installation multimédia qui reconstitue le vécu des prisonnières grâce au témoignage d’une ancienne détenue. Dans les années 1980, elle continue à travailler sur des sujets liés aux déplacements des personnes ou à leur position subalterne, en produisant toute une série de travaux sur l’immigration et les populations ouvrières (avec Nicole Croiset, Les Métiers de la mer, 1982) qui traduisent son engagement communiste. En parallèle de ces œuvres que l’on peut qualifier d’art « ethnocritique » ou « sociocritique », elle poursuit une création picturale beaucoup plus formaliste, influencée par les constructivistes russes, en particulier Kazimir Malevitch. Peinture et travail multimédia se rencontrent ainsi dans Sound of Painting (2008).