Ken Wach, « Australian sculptor who was enamoured with Italy », The Age, Melbourne, 23 janvier 2013, p. 14
→Jane Eckett, « Man sights an object in space: Norma Redpath’s approach to public art », Art Monthly Australia, no. 259, mai 2013, p. 62-4
→Gordon Thomson, An Overall Study of the Work of Norma Redpath and in Particular the Years 1960 to 1970, Sydney, Rudy Komon Gallery, 1970
Centre 5: Bridging the Gap, McClelland Gallery and Sculpture Park, Langwarrin, Victoria, 12 novembre 2022 – 5 mars 2023
→Norma Redpath, Rudy Komon Gallery, Woollahra, New South Wales, 18 mars – 4 avril 1970
→Norma Redpath: Recent Sculpture, Gallery A, South Yarra, Victoria, 10–31 octobre 1963
Sculptrice australienne.
Norma Redpath est une sculptrice moderne connue pour ses sculptures sur bois et ses bronzes monumentaux. Elle partage son temps entre l’Australie et l’Italie, où elle coule ses plus grandes œuvres, dont Dawn Sentinel (1962, National Gallery of Victoria), Immortal Warrior (1963-1964, Reserve Bank, Adélaïde), la Treasury Fountain (1964-1969, Trésorerie, Canberra), Sculpture Column (1968-1971, Reserve Bank, Brisbane) et Extended Column (1972-1975, École de musique de l’Université nationale australienne, Canberra), ainsi que de petits bronzetti très fins.
Elle étudie d’abord les arts appliqués au Swinburne Technical College, mais interrompt ses études lorsque son père meurt de la tuberculose en 1940. Elle souffre ensuite d’une dépression nerveuse en 1943, puis contracte elle-même la tuberculose en 1944. Elle se réinscrit à Swinburne en 1946 pour étudier la peinture, puis décide de changer de discipline et d’apprendre la sculpture au Melbourne Technical College (l’actuel RMIT) de 1949 à 1955.
Ses premières sculptures sur pierre et bois, inspirées par Barbara Hepworth (1903-1975), lui valent le prix de sculpture Stanley Hammond à l’exposition de la Victorian Sculptors’ Society en 1953. Cette même année, elle s’associe à ses pairs modernistes Julius Kane (1921-1962), Inge King (1915-2016) et Clifford Last (1918-1991) pour exposer sous le nom Group of Four à l’école d’architecture de l’université de Melbourne. Ces quatre artistes formeront le noyau du groupe Centre Five, dont elle est l’une des membres fondatrices en 1962, et qui participera à la promotion de la sculpture moderne en Australie.
Lors de son premier séjour en Italie en 1956-1957, elle étudie à l’Università per Stranieri de Pérouse, puis voyage à travers l’Europe. C’est à Rome qu’elle coule ses deux premiers bronzes et découvre le procédé de la cire perdue, qu’elle trouve particulièrement libérateur. De retour à Melbourne, le bronze occupe toutes ses pensées alors même qu’elle apporte les touches finales à son grand relief sculpté Aeropagitica (1958-1961) pour la bibliothèque Baillieu de l’université de Melbourne.
Son plâtre pour bronze Dawn Figure (1961) lui vaut le prix de sculpture monumentale à la première triennale de Mildura (la pièce sera détruite dans l’incendie de son atelier en 1967 et ne sera jamais coulée). Elle passe l’année suivante à Milan grâce à une bourse du gouvernement italien. Elle y étudie à l’école des Beaux-Arts de Brera et travaille à la fonderie d’art Battaglia, où elle rencontre ses contemporains Arnaldo Pomodoro (né en 1926), Alik Cavaliere (1926-1998) et Kengiro Azuma (1926-2016). C’est là qu’elle coule Dawn Sentinel (1962), qu’elle présente en 1963 lors de sa première exposition individuelle à la Gallery A de Melbourne, saluée par la critique. Cette même œuvre recevra le premier prix à Mildura en 1964.
Au cours des années 1960, N. Redpath développe un lexique visuel qui renvoie aux strates géologiques, aux grottes, aux animaux et au soleil, créant ainsi des bronzes qui évoquent les paysages arides de l’Australie. Son exposition individuelle à la Rudy Komon Gallery de Sydney en 1970 fait quant à elle la part belle aux arches, colonnes et murs classiques. Ces références sont également présentes dans Flying Capital (1970-1974), sculpture à la mémoire de son compagnon, le professeur Sydney Dattilo Rubbo, qu’elle crée à titre gracieux pour l’université de Melbourne.
Les dernières années de sa vie, N. Redpath se retire de la vie publique et, avec son second époux Tony d’Altamer, rénove un cottage ancien en basalte à Carlton (l’actuelle maison-atelier Norma Redpath, gérée par l’université de Melbourne). Après deux décennies de santé déclinante, suivies de la maladie d’Alzheimer, elle s’éteint en 2013.