McKay, Peter (dir.), Patricia Piccinini: Curious Affection, cat. exp., Queensland Art Gallery, Gallery of Modern Art, Brisbane (24 mars – 5 août 2018), Brisbane, QAGOMA, 2018
→Millner, Jacqueline, Conceptual Beauty: Perspectives on Australian Contemporary Art, Sydney, Artspace Visual Arts Centre, 2010
→Kent, Rachel (dir.), Call of the Wild: Patricia Piccinini, cat. exp., Museum of Contemporary Art, Sydney (15 août – 29 septembre 2002), Sydney, Museum of Contemporary Art, 2002
Patricia Piccinini: We Are Connected, Art Science Museum, Singapour, 5 août 2022 – 29 janvier 2023
→Patricia Piccinini’s Skywhales: Every Heart Sings, National Gallery of Australia, exposition itinérante, 7 février 2021 – mai 2023
→We Are Family, 50e Biennale de Venise, Venise, 15 juin – 2 novembre 2003
Plasticienne australienne.
La famille de Patricia Piccinini quitte Freetown, en Sierra Leone, pour s’installer à Canberra, en Australie, en 1972. P. Piccinini vit aujourd’hui avec son mari et collaborateur artistique Peter Hennessy (1968-) et leurs deux enfants en terre Wurundjeri, dans la région de Naarm (Melbourne). Elle est titulaire d’un doctorat en arts plastiques et performance de l’université de Melbourne, d’une licence en art du Victorian College of the Arts de Melbourne et d’une licence en histoire de l’économie des arts de l’Université nationale d’Australie, à Canberra. Elle est aussi professeure titulaire au Victorian College of the Arts.
P. Piccinini fait usage d’un large éventail de techniques, dont le dessin, la vidéo, la sculpture et la photographie. Elle crée et expose activement depuis les années 1990 en Australie, en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, avec plus de cent expositions personnelles à son actif. L’une de ses œuvres les plus connues est The Young Family (2003), présentée pour la première fois lors de son exposition We Are Family au pavillon australien de la 50e Biennale de Venise. The Young Family est une sculpture qui représente une mère à l’allure porcine veillant tendrement sur ses trois bébés, les nourrissant et jouant avec eux. Cette charmante scène de famille est ébranlée par la suggestion que ces créatures ont été élevées en vue de greffes d’organes pour les humains. Avec cette œuvre, P. Piccinini nous pousse à nous questionner sur ce qui a le plus de valeur à nos yeux : la vie de cette créature ou la survie d’un enfant humain qui dépendrait d’une greffe d’organe. Comme elle l’a fait à de nombreuses reprises dans sa pratique, l’artiste explore le tiraillement qui peut advenir entre notre éthique et nos émotions, ainsi que les frontières mouvantes entre l’humain et le non-humain dans un monde gouverné par la technologie.
L’un de ses plus récents projets, Skywhales : Every Heart Sings (2021-2022), est un circuit qui suit deux énormes sculptures-montgolfières. Skywhale (2013) est une créature dont la forme rappelle celle d’une baleine, mais dont l’évolution l’aurait amenée à voler au lieu de nager et qui se distingue par sa multitude de pis proéminents remplis de gaz. Commanditée pour la célébration du centenaire de la ville de Canberra, Skywhale emplit le ciel de son étrange présence maternelle lors de plusieurs festivals et itinérances en Australie et dans le monde, notamment au festival Dark Mofo (Tasmanie, 2013), au festival Trans Arts de Tokyo (2014), au festival international des arts de Galway (2015) et lors de l’exposition ComCiència au CCBB (Brasilia, 2015). En 2019, Skywhale est offerte à la National Gallery of Australia et, l’année suivante, son pendant masculin, Skywhalepapa, qui porte leur progéniture, est déployé à son tour. Skywhales : Every Heart Sings incorpore également des éléments musicaux, du tricot et de la cuisine. P. Piccinini a aussi publié en lien un livre jeunesse et développé un site internet pédagogique à l’attention des élèves d’école primaire, dont la vocation est d’explorer les concepts d’amour, de soin et de responsabilité envers nous-mêmes, nos familles et les autres êtres vivants.
Au fil de sa pratique, P. Piccinini utilise le surréalisme et les mythologies pour explorer les liens entre êtres humains et créatures animales, entre ces dernières et leur environnement, et entre l’artificiel et le naturel. Bien que l’aspect repoussant de ces êtres hybrides puisse susciter l’horreur et le dégoût, son œuvre continue d’inspirer et d’apporter de la joie en nous encourageant à davantage apprécier nos différences.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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