Giron, Mónica, Rodríguez, Sandra L., Mónica Giron : ajuar para un conquistador = Trouseau for a conqueror, cat. expo., Kemper Museum of Contemporary Art and Design, Kansas City (13 janvier – 10 mars 1996), Kansas City, Kemper Museum of Contemporary Art and Design, 1996
→Giron, Mónica, García Navarro, Santiago, Pacheco, Marcelo E., Mónica Giron, Buenos Aires, Zavaleta Lab Arte Contemporáneo, 2010
→Giron, Mónica, Balut, Valeria, Modelo de ejercicios terrestres, cat. expo., Centro Cultural Recoleta, Buenos Aires (2 juillet – 2 août 2015), Buenos Aires, Arta Ediciones, 2016
Mónica Giron : enlaces querandí, Museo de Arte Moderno de Buenos Aires, Buenos Aires, 8 avril 2022 – 28 février 2023
→Zonas reflejas, Barro Arte contemporáneo, Buenos Aires, 24 octobre – 15 décembre 2018
→Ejercicios con el modelo terrestre, Centro Cultural Recoleta, Buenos Aires, 2 juillet – 2 août 2015
Artiste multidisciplinaire argentine.
Mónica Giron naît et grandit à San Carlos de Bariloche, dans la Patagonie argentine. En 1977 et 1978, elle étudie à l’école des beaux-arts Prilidiano-Pueyrredón. En 1984, elle obtient le diplôme d’expression tridimensionnelle et connaissance de l’art de l’École supérieure d’art visuel de Genève. Son travail tourne autour de réflexions sur la Terre, ses mouvements et ses habitants : les plaques tectoniques, le comportement humain, les animaux, les ressources naturelles et énergétiques, envisagés au moyen de recherches et d’analyses dans un but pédagogique et de connaissance de soi. Ses œuvres prennent la forme d’installations, d’objets et d’analyses de formes, de dessins, de peintures à l’aquarelle, de textiles et de projets site-specific.
Des années 1980 à 2000, M. Giron travaille à des séries sur le territoire de la Patagonie et ses environs, et produit des réflexions plastiques sur la migration et la trame géographique historique, empreintes d’un caractère autobiographique. La série Ajuar para un conquistador [Trousseau pour un conquérant, 1993] est composée de vêtements tricotés à la main afin d’habiller des oiseaux en voie d’extinction. Le titre renvoie d’un côté à l’histoire géopolitique de ce territoire particulier, occupé par de nombreuses cultures au fil des siècles, et, de l’autre, évoque poétiquement la question urgente de l’extinction des espèces patagoniennes en représentant l’absence des corps par la confection manuelle de petits manteaux. L’artiste emprunte à un manuel d’ornithologie les modèles de ses pièces, qui comprennent également des écharpes et des bas. Le trousseau est à la fois un travail de mémoire, un corps affectif emprunté à une famille et à une culture – celle du sud de l’Argentine – hybride et en développement, qui interroge le concept de conquête : le montage à deux aiguilles, la laine d’animaux d’élevage (pas d’animaux sauvages), les boutons d’origine européenne. En dépit de la beauté de la pièce, un oiseau qui revêtirait un tel manteau mourrait sans doute : d’où le caractère paradoxal et la complexité de cette série d’objets aussi subtils que puissants.
Les projets de l’artiste ont pour thème la décélération, l’écologie, l’utilisation responsable des ressources naturelles et énergétiques, ainsi que les cartes et leurs relations avec le territoire. Les pièces Mundus (2014-2015), Continentes de barro [Continents d’argile, 2013-2016] ou Ejercicios con el modelo terrestre [Exercices sur le modèle terrestre, 2015] exposent une analyse approfondie des continents et des différentes manières de les représenter. Ses enquêtes, développées dans le cadre de conférences, de lectures et d’actualisations d’idées, déploient différentes lignes de pensée pour ses travaux futurs : installations in situ, petites ou grandes sculptures de cire, de paraffine et de résine végétale, peintures et dessins au graphite auxquels des outils numériques sont associés au cours du processus créatif. Produites entre 2003 et 2006, ses séries Cabezas reducidas [Têtes réduites], Ósmosis intelectual [Osmose intellectuelle] et Neocriollo [Néocréole] sont autant d’exemples de travaux fondés sur ces présupposés.
Depuis 2009, M. Giron dirige l’atelier Formar du programme pour artistes de l’université Torcuato di Tella, à Buenos Aires, et a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives. Les métaphores qui animent son œuvre et lui permettent d’analyser le monde d’un point de vue individuel devenant collectif en font une contribution fondamentale au monde de l’art argentin.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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