Lowry, Lois, et al., L’Enfant-Femme, Bologne, Damiani Editore, 2016
→Matar, Rania, Tuker, Anne, Minot, Susan, A Girl and Her Room, New York, Umbridge Editions, 2012
→Shahid, Anthony, Matar, Rania, Ordinary Lives, New York, Quantuck Lane Press, 2009
A Girl and Her Room, Newport Art Museum, Newport, mai – août 2018
→Rania Matar: She, Galerie Tanit, Beyrouth, avril – juin 2018
→In Her Image: Photographs by Rania Matar, Amon Carter Museum of American Art, Fort Worth, décembre 2017 – juin 2018
Photographe palestinienne, libanaise et états-unienne.
Rania Matar fait ses études à l’université américaine de Beyrouth avant de s’installer aux États-Unis en 1984, au moment de la guerre civile libanaise. Elle étudie à l’université Cornell, puis s’inscrit à la New England School of Photography et au Maine Photographic Workshop. R. Matar est avant tout une photographe de portrait, et son œuvre se focalise sur les notions de féminité, d’adolescence et d’identité arabe et américaine. Ses portraits de femmes photographiés aux États-Unis et dans son Moyen-Orient natal permettent à l’artiste d’explorer les spécificités et différences culturelles, mais également d’en identifier les convergences à travers une analyse de la performativité de genre, de la sexualité, du passage à l’âge adulte et du vieillissement. Les miroirs, qui figurent souvent de manière prépondérante dans son travail, sont une manière pour l’artiste de fragmenter le regard et d’accentuer les notions d’identité et d’introspection. La photographe ne produit presque jamais d’autoportraits, préférant demander à ses sujets de s’exprimer librement et leur donnant ainsi un certain contrôle sur leur propre image.
R. Matar se fait connaître avec sa série Ordinary Lives [Vies ordinaires, 2009], qui décrit la vie quotidienne au Liban au lendemain des multiples conflits dont a souffert le pays. Ses clichés font contraster la ténacité du peuple libanais avec les dégâts provoqués par la guerre. Invisible Children [Enfants invisibles, 2014-2016] développe également cette thématique en mettant en avant la vie d’enfants syriens réfugiés au Liban, la plupart desquels se retrouvent en situation de mendicité. Ces deux séries accentuent l’humanité de leurs sujets et leur donnent la possibilité de montrer leur autonomie, leur humour et leur sensibilité, malgré les circonstances difficiles et l’incertitude dans lesquelles ils sont plongés.
Dans d’autres séries, l’artiste s’est attardée sur les thèmes de la maternité, de l’adolescence et de la féminité. Dans L’Enfant-Femme (2011-2015), R. Matar photographie des préadolescentes aux États-Unis et au Moyen Orient et, ce faisant, soulève la question de la performance de genre et de la sexualité au sein des différentes cultures. Dans l’introduction de l’ouvrage consacré à cette série, la reine Noor de Jordanie décrit l’œuvre comme une mise en lumière des « frontières des cultures américaine et arabe afin de les réconcilier ». Dans A Girl and Her Room [Une fille et sa chambre, 2012], l’artiste photographie des adolescentes dans leurs espaces intimes. L’âge des sujets et le moment spécifique où R. Matar choisit de les photographier correspond souvent aux âges de ses propres enfants, tissant ainsi un lien entre le personnel et l’universel. Dans Women Coming of Age [Femmes passant à l’âge adulte, 2013-], elle examine à nouveau une période de transition en photographiant des femmes d’âge mûr.
L’œuvre de R. Matar a été exposée dans le monde entier, notamment au National Museum of Women in the Arts de Washington, au Museum of Fine Arts de Boston, au Carnegie Museum of Art de Pittsburgh, au Cantor Arts Center de l’université de Stanford, au Lehmbruck Museum de Duisburg (Allemagne), et dans plusieurs galeries à Beyrouth, Varsovie et Londres, entre autres. Elle reçoit la bourse Guggenheim pour la photographie en 2018 et est maîtresse de conférences au Massachussetts College of Art and Design de Boston.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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