Gagnon Monika (dir.), Shani Mootoo : photocopies & videotapes, cat. expo., Contemporary Art Gallery, Vancouver (28 mai – 9 juillet 1994), Vancouver, Contemporary Art Gallery, 1994
→Mootoo Shani, Moving forward sideways like a crab, Akashic Books, Brooklyn, New York, 2017
Shani Mootoo, The National Gallery, Port d’Espagne, Trinidad, 1980
→Shani Mootoo : photocopies & videotapes, Contemporary Art Gallery, Vancouver, 28 mai – 9 juillet 1994
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Resistance is Fertile, A Space Gallery, Toronto, 17 juin – 31 juillet 2010
Plasticienne, romancière et poétesse canadienne.
Née en Irlande, élevée à Trinidad et arrivée au Canada à l’âge de 19 ans, Shani Mootoo sort diplômée de l’université de Western Ontario en 1980, puis entame une carrière de peintre et de productrice de vidéos. Ses œuvres picturales, photographiques et filmiques, dans lesquelles transparaît une profonde souffrance, font l’objet d’expositions à l’échelle internationale. Victime d’abus sexuels dans l’enfance, son expérience personnelle devient élan créateur. Pour thèmes de prédilection se dégagent l’identité, la plupart du temps multiple, la question du genre, l’origine ethnique, mais aussi le traumatisme qu’il faut surmonter. Sa venue à la littérature depuis le monde des images résulte de l’acceptation et donc de la mise en mots de ce qu’elle a vécu par le passé. Elle publie son premier recueil de nouvelles, Out on Main Street (1993), et trois ans plus tard son premier roman, Fleur de nuit, nominé pour le prix Giller de 1997. Elle devient en 2002 auteure en résidence de l’université d’Alberta, et publie en 2005 son deuxième roman, He Drown She in the Sea (« Lui noyer elle dans la mer »), suivi de Valmiki’s Daughter en 2009.
Sa carrière d’artiste multimédia vient également illustrer son vécu, notamment grâce à la réalisation de vidéos engagées sur la sexualité et le genre dans les années 1990 (Her Sweetness Lingers (still), Wild Woman in the Woods (still)). Elle aborde aussi la peinture et plus largement les arts visuels à travers des séries consacrées au Canada et plus particulièrement à une approche macroscopique de la nature et de son aspect éphémère et changeant. Elle polarise son attention sur les détails (Smoke Tree Leaf), ravive les tensions entre paysages urbains et paysages sauvages dans la série Canadian Landscapes et s’attarde sur la notion d’identité en photographiant les profondeurs aquatiques et leurs reflets, marqueurs de l’histoire et de ses secrets.
Extrait du Dictionnaire universel des créatrices
© 2013 Des femmes – Antoinette Fouque
© 2018 Archives of Women Artists, Research and Exhibitions