[Titre à venir], Prinsenbeek, Jap Sam Books, 2023.
→Patricia Kaersenhout. Guess Who’s Coming to Dinner Too ?, cat. exp., De Appel Centre for Contemporary Art, Amsterdam [5 octobre – 1 décembre 2019], Amsterdam, De Appel Centre for Contemporary Art, 2019.
→Invisible Men. Work on Paper, La Haye, Eindeloos Publishers, 2009.
Patricia Kaersenhout. The Third Dimension, CBK Zuidoost, Amsterdam, 7 octobre – 20 novembre 2022.
→Guess Who’s Coming to Dinner Too ?, De Appel Centre for Contemporary Art, Amsterdam, 5 octobre – 1 décembre 2019.
→Patricia Kaersenhout. Objects of Love and Desire, Wilfried Lentz Gallery, Rotterdam, 6 février – 24 mars 2019.
Artiste et activiste néerlando-surinamaise.
Patricia Kaersenhout est une artiste et activiste afro-néerlandaise d’origine surinamaise. Elle a étudié les sciences sociales à la Sociale Academie De Aemstelhorn et les beaux-arts à la Gerrit Rietveld Academie, à Amsterdam. Sa pratique s’étend à travers des médiums et des géographies multiples. Intéressée par les héritages contemporains de l’esclavage et du colonialisme, P. Kaersenhout explore les questions de race, de sexualité, de genre et de religion. Dans son travail, elle retrace les histoires souvent niées de la diaspora africaine dans une pratique artistique et sociale enracinée dans les politiques du care. Son oeuvre est largement diffusée aux Pays-Bas et elle participe à diverses expositions internationales. L’artiste donne fréquemment des cours à la Middelburg Decolonial Summer School et contribue régulièrement à Be.Bop (Black Europe Body Politics), sous le commissariat d’Alanna Lockward.
P. Kaersenhout travaille différents médiums, dont le textile, la peinture, la performance, le film et l’installation. Nourri de ses origines surinamaises et du fait d’avoir grandi au sein d’une culture d’Europe de l’Ouest, son parcours artistique examine des questions critiques liées à l’invisibilité, au pouvoir et aux récits historiques. Inspirées par l’ouvrage de Ralph Ellison, Homme invisible, pour qui chantes-tu ? (Invisible Man, 1952), les œuvres de ses débuts, comme Invisible Men (2007) et For Coloured Girls (2010), explorent ce que signifie l’invisibilité et la manière dont celle-ci opère. Toni Morrison, au sujet de l’Homme invisible de R. Ellison, a soulevé la question : « Invisible pour qui ? » De la même manière, P. Kaersenhout revient à cette question dans sa pratique. Son film Le Retour des femmes colibris (2022) est centré sur cinq femmes qui ont joué un rôle important dans le mouvement de la négritude et qui ont pourtant été oubliées. Son travail s’appuie sur des recherches questionnant à plusieurs niveaux le lieu, l’appartenance, la diaspora et la mémoire.
Inspirée par les idées de travail collectif et de collaboration, l’exposition personnelle de P. Kaersenhout Proud Rebels, présentée au CBK Zuidoost en 2015, a constitué un jalon dans l’hommage rendu au travail et aux héritages contemporains du mouvement des féministes noires, migrantes et réfugiées aux Pays-Bas. Les neuf portraits textiles de grand format qui constituent la série évoquent un hall d’honneur du XIXe siècle. En prenant l’activisme féministe noir comme point de départ, P. Kaersenhout invite le public à considérer la manière dont lui-même est aux prises avec les répercussions de l’empire colonial néerlandais.
P. Kaersenhout est connue pour son approche des dynamiques de pouvoir à l’œuvre dans le white cube des espaces muséaux des Pays-Bas. Avec Guess Who’s Coming to Dinner Too ? (2017-en cours), une critique artistique de The Dinner Party (1979) de Judy Chicago, elle interrompt les récits canoniques blancs de l’histoire de l’art. L’œuvre célèbre les femmes racisées maintenues en dehors du canon. Ici, l’aspect collectif de l’œuvre de P. Kaersenhout passe une fois encore au premier plan. Le projet est en effet réalisé en collaboration avec de multiples institutions culturelles, toutes dirigées par des femmes : AGA LAB, GildeLab et WOW Amsterdam. La table est un ensemble soigneusement construit incluant des textiles et de la verrerie.
L’œuvre de P. Kaersenhout est conservée, entre autres, dans les collections du Frans Hals Museum (Haarlem), du Centraal Museum (Utrecht), du Stedelijk Museum (Amsterdam) et du Van Abbemuseum (Eindhoven). Ses travaux ont été exposés à Art Basel Miami, au CBK Zuidoost (Amsterdam), au Centraal Museum (Utrecht), à TENT Rotterdam, au palais de Tokyo (Paris), à SAVVY Contemporary (Berlin) et au Stedelijk Museum (Amsterdam).
Une notice réalisée dans le cadre du projet “Related” : Pays-Bas – Caraïbes (XIXème siècle – Aujourd’hui)
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