Rubin, Carmela, Sionah Tagger – Retrospective, Tel Aviv, Tel Aviv Museum of Art, 2003
→Tammuz, Benjamin, LeVite, Dorith, Ofrat, Gideon, The Story of Art in Israel, Givatayim, Massada Publishers, 1980
→Newman, Elias, Art in Palestine, New York, Siebel Publishing Company, 1939
Sionah Tagger – Retrospective, Tel Aviv Museum of Art, Tel Aviv, 2003
→Sionah Tagger. Retrospective 1925-1960, Tel Aviv Museum, Tel Aviv, 1961
→Sionah Tagger, Pavillon israélien, Biennale de Venise, Venise, 1948
Peintre figurative.
Sionah Tagger est une pionnière du monde de l’art dans son pays. Son œuvre se distingue même de celles produites par les cercles d’artistes modernes qui émigrent en masse d’Europe en Palestine au début du XXe siècle.
Née à Jaffa dans une famille sépharade traditionnelle, rien ne la prédestine à se passionner pour l’art et à y consacrer sa vie entière. Elle parvient néanmoins à dépasser les barrières culturelles car elle est convaincue que « c’est à travers la peinture [qu’elle se] lie à la vie ». En ce sens et d’un point de vue actuel, elle pourrait tout à fait être considérée comme féministe.
S. Tagger débute sa carrière à Tel Aviv après la Première Guerre mondiale, à une époque où une jeune société hébraïque laïque commence à se former dans cette nouvelle ville voisine de Jaffa, dans la continuité de l’esprit des Lumières en Europe de l’Est et influencée par l’avant-garde russe qui arrive alors dans le pays par l’intermédiaire des vagues d’immigration.
Elle s’inscrit ensuite à l’Académie Bezalel des arts et du design à Jérusalem, où elle fait partie d’un groupe d’artistes qui ont déjà été en contact, bien que brièvement et indirectement, avec le modernisme européen, et qui rejettent par conséquent l’approche académique conservatrice alors encouragée par l’institution.
En 1923, elle se rend à Paris afin de poursuivre ses études à l’académie André Lhote, où elle découvre le cubisme. Cependant, son penchant pour le réalisme s’accentue sous l’influence d’André Derain (1880-1954). En effet, lors de ses séjours parisiens (elle y retourne en 1930 et 1950), S. Tagger cherche de nouveaux modes d’expression et s’approprie des motifs formels qu’elle peut utiliser tout en restant fidèle à ses racines et ses origines ethniques. Paradoxalement, les caractéristiques moyen-orientales de son travail entrent en adéquation avec le courant orientaliste alors en vogue en France, marqué par un penchant pour les régions exotiques et les cultures du monde.
Il se dégage de l’œuvre de S. Tagger l’image d’une artiste portée par son intuition, qui reste fidèle à la peinture figurative tout au long de sa vie, même lors de ses périodes les plus abstraites. Elle se préoccupe moins de la théorie que de faire interagir les lignes, la couleur et le rythme afin de composer son propre vocabulaire unique.
Son œuvre peut être divisée en trois thèmes principaux : le corps humain (portraits et nus), les paysages et, enfin, les intérieurs et les natures mortes. D’un point de vue historique, la qualité de son travail se détermine davantage par son approche passionnée d’une expression artistique qui reflète la renaissance juive en Israël que par son affiliation à un quelconque mouvement artistique.
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