Fahmy, Wissam, al-sharq al-funun [Artiste de l’Orient], Le Caire, al-dar al-masryia al-lebnania, 2015
→Nawar, Ahmad, Museum of Egyptian Modern Art, Le Caire, Ministry of Culture, 2005
→Madkour, Nazli, Women and Art in Egypt, Le Caire, State Information Service, 1991
Paintings, Zamalek Art Gallery, Le Caire, octobre – novembre 2019
→Symphony of Colours and Compassion, Opéra du Caire, Le Caire, novembre 2018
→Biennale of Arab Painters, Rabat, décembre 1976 – janvier 1977
Peintre égyptienne.
Wissam Fahmy [parfois transcrit Wessam Fahmi] est née en 1939 dans le quartier de Mounira, au centre du Caire, dans une famille érudite. Elle sort diplômée en 1965 de l’Institut d’art Leonardo da Vinci du Caire, une école fondée dans les années 1930 par des représentants officiels italiens. Durant sa formation, elle rencontre notamment le peintre Sayed Abdel Rasoul (1917-1995), figure régionale de l’art populaire. À l’âge de 24 ans, après la naissance de ses deux enfants, Randa et Karim, W. Fahmy se consacre entièrement à sa pratique artistique, avec le soutien de sa famille et de son mari, l’architecte Ezz Eldin Fouad.
Dans les années 1960, son œuvre se caractérise par une série de portraits – de sa famille, de femmes, d’hommes et d’enfants de Nubie égyptienne – ainsi que d’autoportraits qui combinent une quête de la représentation réaliste avec une fascination pour les signes et les symboles liés à l’histoire égyptienne antique et moderne. Dans Fataat nubia [Fille nubienne, 1963], W. Fahmy représente une jeune femme parmi les décors du sud de l’Égypte, ses activités agricoles et son environnement architectural et naturel. Une autre œuvre, Cheikh al-balad (1963), lui vaut des recensions enthousiastes de critiques d’art. En parallèle de sa pratique, à partir des années 1960, W. Fahmy est impliquée dans plusieurs associations et syndicats artistiques, en particulier la Société des amis des beaux-arts du Caire [jam’ iyyat muhibbi al-funun al-jamila].
Au cours des années 1970, W. Fahmy continue un travail de portraiture, mais consacre désormais l’essentiel de sa production au paysage. Laissant une large place aux formes abstraites, cette série est inspirée de ses nombreux voyages à travers le « sharq » [l’Est, ou l’Orient]. De l’Inde au Maroc, avec un séjour marquant en Tunisie, l’artiste puise son inspiration dans le concept de berceau des civilisations et dans la riche mosaïque de cultures traditionnelles et religieuses propre à ces régions, cherchant à explorer l’« essence de l’humanité ». Son œuvre Tunis [Tunisie, 1979] rassemble des dômes de mosquées, des courbes végétales et des mosaïques ornant les sols des cathédrales, dans une collision de formes et de couleurs. C’est également à cette époque que W. Fahmy se lie d’amitié avec la peintre Tahia Halim (1919-2003), personnalité centrale de l’art égyptien au xxe siècle. Dans cette même décennie, une série d’œuvres représentant la figure humaine voit également le jour, comme Sullum [L’Escalier, 1974], empruntant au surréalisme sans jamais y adhérer entièrement. Néanmoins, ce sont les paysages, de plus en plus peuplés d’abondantes formes végétales, qui constituent l’essentiel de son œuvre jusqu’à la fin de sa carrière, des années 1980 aux années 2010, époque à partir de laquelle elle réduit progressivement le temps consacré à sa pratique.
Dans les deux versions arabe (1989) et anglaise (1991) de la publication Women and Art in Egypt, par Nazli Madkour, W. Fahmy figure parmi une liste de vingt-quatre artistes remarquables de la scène artistique égyptienne. En 2015, une monographie intitulée al-sharq al-funun [Artiste de l’Orient], présentant un large échantillon de son œuvre, est éditée par l’artiste en collaboration avec la maison d’édition égypto-libanaise [al-dar al-masryia al-lebnania]. En 2019, W. Fahmy travaille avec sa fille à l’organisation de deux importantes rétrospectives de son travail à l’Opéra du Caire et à la Zamalek Art Gallery. Ses œuvres font partie de plusieurs collections privées et publiques, dont le musée d’Art moderne égyptien (Le Caire, Égypte) et le musée d’Histoire de la Yougoslavie (Belgrade, Serbie).
Une notice réalisée dans le cadre du projet Tracer une décennie : artistes femmes des années 1960 en Afrique, en collaboration avec la Njabala Foundation
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