En collaboration avec le Pérez Art Museum Miami (PAMM), AWARE: Archives of Women Artists, Research and Exhibitions et Women Photographers International Archive (WOPHA) acceptent les candidatures pour le colloque On the Edge of Visibility – An International Symposium, axé sur les artistes femmes1 et non-binaires d’ascendance africaine et autochtones en mettant l’accent sur les pratiques photographiques2 de trois larges zones géographiques – l’Amérique Latine, les Caraïbes et les Etats-Unis.
En adoptant une approche transcontinentale et en englobant les perspectives postcoloniales, féministes et queer, ce colloque considère les difficultés de définition de ce que signifie être une artiste d’ascendance africaine ou autochtone au sein des différents systèmes culturels étudiés. Il s’agit également d’une réflexion sur les modes de création de connaissance passés et actuels.
En explorant les notions de visibilité et d’invisibilité liées aux pratiques visuelles et aux structures de pouvoir, ce colloque a pour objectif de prospecter les stratégies de résistance comme un moyen de se réapproprier son image. Par conséquent, il s’agira de questionner les bornes académiques existantes – notamment dans les champs de l’histoire de l’art et de la photographie – à travers une multiplicité de voix et de perspectives, qui interrogent les discours contemporains et leurs généalogies, et qui prennent en compte l’avenir de la discipline.
Rassemblant artistes chercheur.ses, curateur.ices et penseur.ses, cet événement international sera articulé autour de trois sections thématiques :
La première section, Fractals of Invisibility, va questionner les fondements historiques et structurels liés à l’exclusion des artistes femmes et non-binaires autochtones et d’ascendance africaine des récits historiques. Il s’agira d’examiner l’invisibilisation comme un phénomène intersectionnel ancré dans l’histoire coloniale et contemporaine. La seconde section, Politics of Visibility, va examiner les stratégies pouvant être efficientes quant au gain d’une reconnaissance institutionnelle et l’accomplissement d’objectifs socio-politiques. Simultanément, cette section va questionner la mise en place et la reproduction de représentations stéréotypées de ces artistes dans le discours dominant. Pour finir, la troisième section, Poetics of Opacity, se concentre sur la notion d’opacité, d’après sa théorisation par le philosophe et poète Edouard Glissant, qui est définie par une altérité impénétrable qui ne peut être possédée, une notion épistémologique qui garantit à chacun.e le droit de conserver son soi psycho-culturel. Les contributions à ce colloque, qui découlent d’une critique de la visibilisation et de la transparence, avec un apport considérable de récentes théories féministes et queer, visent à évaluer la force de ce concept comme une alternative à la manière occidentale de comprendre, représenter et reconnaître les artistes femmes et non-binaires d’ascendance africaine et autochtones.
– Quelles sont les différentes barrières sociétales auxquelles les artistes d’ascendance africaine et autochtones doivent faire face ?
– De quelles manières l’histoire coloniale a impacté la reconnaissance institutionnelle de leur travail ?
– Comment l’histoire de l’art a-t-elle contribué à l’invisibilisation de certaines pratiques tout en en favorisant d’autres ?
– Quels sont les obstacles et les points de résistance dans la reconnaissance de ces artistes à l’heure actuelle ?
– Quels rôles jouent/ont joué la famille, la communauté, les pratiques d’archives multi- et intergénérationnelles dans la conservation et la transmission du travail de ces artistes ?
– Que signifie le fait d’atteindre une visibilité institutionnelle ?
– Quelles stratégies peuvent être mises en œuvre pour questionner les cadres actuels de l’espace académique et de l’histoire de l’art ?
– Quel rôle jouent les volontés collectives dans la favorisation d’une reconnaissance institutionnelle ?
– Par quels moyens les différentes pratiques artistiques comme la photographie participent à atteindre des objectifs sociaux et politiques ?
– Quelles sont les complexités/difficultés à être visible en tant qu’artiste d’ascendance africaine ou autochtone au sein de ces géographies ?
– Quels sont les risques liés à la surexposition et à l’hypervisibilité ?
– Comment l’invisibilité est-elle liée au pouvoir ?
– Quelles stratégies d’opacité existent ? Comment cela peut constituer une source de souveraineté visuelle ?
Les personnes intéressé.es sont invité.es à soumettre un résumé ne dépassant pas 400 mots, ainsi qu’un CV, à [email protected] avant le 23 avril 2023. Les candidat.es retenu.es seront notifié.es en mai 2023.
Ce colloque est organisé dans le cadre de The Origin of Others. Rewriting Art History in the Americas, 19th Century – Today – Today, un programme dirigé par AWARE: Archives of Women Artists, Research and Exhibitions. Le titre du programme fait référence à un recueil d’essais de l’autrice Toni Morrison publiés en 2017 et traduit en français sous le titre L’Origine des autres.
A propos de Women Photographers International Archive (WOPHA)
Women Photographers International Archive (WOPHA) est une organisation 501(c)(3) à but non lucratif fondée par l’historienne de l’art et curatrice Aldeide Delgado dans le but de conduire des recherches, promouvoir, soutenir et sensibiliser au rôle et à l’importance historique et actuelle de celleux qui s’identifient comme femme ou non-binaire en photographie. Ayant d’abord été une base de données dynamique mettant en lumière les histoires uniques de photographes cubaines, WOPHA a élargi sa portée géographique en incluant des photographes du monde entier. A l’heure actuelle, l’organisation documente la production artistique d’Amérique Latine et des communautés latinx, y compris des photographes du Mexique, d’Amérique centrale et du sud, des Caraïbes et des artistes d’ascendance latina vivant et travaillant aux Etats-Unis.
A propos d’AWARE: Archives of Women Artists, Research and Exhibitions
AWARE: Archives of Women Artists, Research & Exhibitions est une organisation à but non lucratif co-fondée par l’historienne de l’art Camille Morineau en 2014 et travaille à rendre visibles les artistes femmes des XIXe et XXe siècles en produisant et en mettant en ligne sur son site Internet des contenus gratuits et entièrement bilingues (français/anglais) sur leurs œuvres. Cette ressource en ligne dispose actuellement de plus de 1000 textes biographiques et compte plus de 75000 visites par mois. AWARE représente une diversité de voix avec des textes rédigés par 450 chercheur.ses, curateur.ices, historien.nes de l’art féministes, critiques d’art et activistes du monde entier. Afin de diffuser largement la recherche sur les artistes femmes, AWARE organise aussi des colloques, tables-rondes et séminaires en collaboration/en partenariat avec des institutions, universités, musées et d’autres structures indépendantes à l’international, et édite ses propres publications. AWARE est située à la Villa Vassilieff (dans le 15e arrondissement de Paris), lieu où l’artiste Marie Vassilieff avait son atelier dans les années 1910. Dans cet espace à la symbolique importante, AWARE a mis en place un centre de recherche entièrement dédié aux artistes femmes et à l’art féministe, et accueille des événements, échanges/discussions et ateliers scolaires.
A propos du Pérez Art Museum Miami
Le Pérez Art Museum Miami (PAMM), dirigé par le Directeur Franklin Sirmans, vise à promouvoir l’expression artistique et l’échange d’idées, faire progresser la connaissance publique et l’intérêt pour l’art, l’architecture, et le design, et reflète la diversité de la communauté liée à son emplacement géographique clé au carrefour des Amériques. Cette institution de trente-neuf ans localisée dans le sud de la Floride, d’abord connue comme le Miami Art Museum (MAM), a ouvert le 4 décembre 2013 un nouveau lieu conçu par les célèbres Herzog & de Meuron qui est situé dans le parc Maurice A. Ferré dans le centre-ville de Miami. Ce bâtiment constitue un modèle important de conception de musée durable et de programmation progressiste et présente un espace intérieur et extérieur de plus de 18 000 mètres carrés avec des galeries flexibles, des vérandas extérieures ombragées, un restaurant et un bar situés au bord de l’eau, une boutique de musée, un centre d’éducation disposant d’une bibliothèque, d’un médialab et de salles de classe.