Luc et Lala Joubert, Germaine Richier travaillant d’après le modèle Nardone, début des années 1950, épreuve gélatino-argentique, 11 × 11 cm, collection particulière © Famille Germaine Richier
Au décès de Germaine Richier en 1959, L’Express titrait « Sculpture. Une femme peut donc créer ». La question de son statut de femme a été largement soulignée par la critique, malgré les réticences de l’artiste. Le parcours de celle qui fut la première sculptrice exposée au Musée national d’Art moderne en 1956 n’est lui-même pas sans paradoxe. Si G. Richier (1902-1959) est l’une des rares artistes femmes à rencontrer après guerre un succès international, ses expositions particulières en France demeurent peu nombreuses et sa cote inférieure à celle de nombre de ses homologues masculins. Alors que son œuvre a été abondamment commenté par les grands auteurs de son temps (Jean Paulhan, Francis Ponge, Georges Limbour…), l’artiste est restée largement silencieuse, quasiment jamais filmée.
C’est que les représentations sociales ont longtemps tenu pour incompatibles la réserve associée à la condition féminine et l’imaginaire viril du métier de sculpteur (force physique, confrontation aux matériaux, autorité du maître sur les assistants et praticiens…). Si l’on ajoute les contraintes économiques de la sculpture traditionnelle, telles que le coût élevé des fontes, on mesure les obstacles multiples rencontrés par les sculptrices. Nombreuses sont pourtant les femmes à s’affirmer dans le champ de la sculpture à partir du XIXe siècle, comme l’ont mis en lumière les travaux d’Anne Rivière.
Revenir sur les trajectoires artistiques des sculptrices du XIXe siècle à aujourd’hui, dans une perspective de genre, est l’ambition de ce colloque international. Grâce aux recherches les plus récentes, les contributions mettent en lumière des parcours et des pratiques, situées à la frontière d’autres disciplines artistiques. La visibilité et la réception de l’œuvre de sculptrices sont étudiées, révélant souvent des artistes méconnues. Les études proposées croisent les époques et les courants artistiques, à l’image du parcours de l’artiste Germaine Richier.
Jeudi 20 avril 2023
9h30-12h30 | Institut National d’Histoire de l’Art
2 Rue Vivienne, 75002 Paris
Galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein
14h30-16h50 | Centre Pompidou
Place Georges-Pompidou, 75004 Paris
Petite salle
Vendredi 21 avril 2023
9h30 – 12h30 | Musée d’Orsay
1 Rue de la Légion d’Honneur, 75007 Paris
Auditorium
14h30 – 16h50 | Petit Palais
Avenue Winston Churchill, 75008 Paris
Auditorium
À l’occasion des expositions « Germaine Richier », Centre Pompidou, Paris, 1er mars – 12 juin 2023, et « Sarah Bernhardt, et la femme créa la star », Petit Palais, Paris, 14 avril – 27 août 2023.
En partenariat avec :
AWARE, INHA, Petit Palais, EPMO, Musée Rodin, Université Paris Lumières, Cnap.