Bouqueret Christian (dir.), Laure Albin Guillot ou la volonté d’art, cat. expo., musée de l’Ancien Évêché, Évreux ; villa Aurélienne, Fréjus ; musée Sainte-Croix, Poitiers, (29 juin – 29 septembre 1996 ; 26 octobre 1996 – 12 janvier 1997 ; 6 février – 27 avril 1997), Paris, Marval, 1996
→Desveaux Delphine (dir.), Laure Albin Guillot : l’enjeu classique, cat. expo., Jeu de paume, Paris ; musée de l’Élysée, (26 février – 12 mai 2013 ; 3 juin – 25 août 2013), Paris, La Martinière / Jeu de paume, 2013
Laure Albin Guillot, ou la volonté d’art, musée de l’Ancien Évêché, Évreux ; villa Aurélienne, Fréjus ; musée Sainte-Croix, Poitiers, 29 juin – 29 septembre 1996 ; 26 octobre 1996 – 12 janvier 1997 ; 6 février – 27 avril 1997
→Laure Albin Guillot : l’enjeu classique, Jeu de paume, Paris ; musée de l’Élysée, Lausanne, 26 février – 12 mai 2013 ; 3 juin – 25 août 2013
Photographe française.
Modèle de réussite d’une femme photographe, Laure Albin Guillot a joué un rôle de passeur entre deux générations artistiques : celle des pictorialistes, mouvement artistique qui veut rapprocher la photographie de la peinture, et, dès les années 1920, celle de la Nouvelle Vision, groupe de photographes tournés vers la modernité. Vers 1901, sous l’influence de son mari médecin, cette musicienne et dessinatrice réalise de nombreux clichés de préparations microscopiques de cristallisations et de cellules végétales, qu’elle appelle « micrographies ». Dans un style pictorialiste, elle photographie aussi des paysages, en obtenant un flou léger et vaporeux avec les objectifs Eidoscope et Opale, et soigne particulièrement ses tirages en effectuant des recherches sur les papiers photographiques. Elle commence aussi à photographier sa famille et son cercle d’amis. Très vite reconnue comme portraitiste professionnelle, elle défend le portrait dit « psychologique » : le photographe Emmanuel Sougez, chef de file de la « photographie pure », louera sa sensibilité. Après le décès de son mari en 1929, elle vit de ses commandes de portraits, mais aussi de la photographie de mode et de la photographie publicitaire, dans laquelle elle se montre pionnière. Comme nombre de photographes de l’entre-deux-guerres, elle mène de front une activité commerciale rentable et une activité créatrice intense.
Œuvrant pour la reconnaissance de son art dans les années 1930, elle fonde la Société des artistes photographes en 1932, obtient avec E. Sougez la création de la section photographique de l’Exposition internationale de Paris de 1937 et projette même la fondation d’un musée de la photographie dans le nouveau Trocadéro. Comme le montre son travail du nu, l’artiste passe d’une esthétique pictorialiste à une esthétique moderniste avec intelligence. Au début des années 1920, elle réalise des nus féminins aux poses et aux cadrages classiques. Mais, entre 1927 et 1934, elle évolue formellement en travaillant les blancs et les cadrages. En outre, elle est, dans les années 1930, l’une des rares photographes à aborder le nu masculin hors du cadre sportif ou allégorique. Dans l’exposition Portraits d’hommes (galerie Billiet-Vorms, Paris, 1935), elle présente des nus audacieux en même temps que des portraits classiques.