Irina Genova, Modern Art in Bulgaria. First Histories and Present Narratives beyond the Paradigm of Modernity, Sofia, New Bulgarian University Press, 2013, p. 118-126.
→A. Nikolaeva (éd.), The Unknown Elisaveta Konsulova-Vazova. Memoirs, Criticism and Journalism, Sofia, NHG, 2002
→« Elisaveta Konsulova-Vazova », Encyclopaedia of Fine Arts in Bulgaria, vol. I, Sofia, Bulgarian Academy of Sciences, 1980
→Binka Nikolova et Tsanko Lavrenov, Elisaveta Konsulova-Vazova, Sofia, 1956
Peintre bulgare.
Elisaveta Konsulova naît dans une famille éduquée. Son père, Georgi Konsulov, marchand, est une figure importante du mouvement pour l’indépendance nationale. Elle est diplômée de l’École nationale de dessin en 1902, où elle étudie auprès du peintre tchèque Jaroslav Věšin (1860-1915). À l’âge de vingt-quatre ans, elle épouse le diplomate Boris Vazov – frère de l’écrivain Ivan Vazov –, avec lequel elle a trois filles. Entre 1909 et 1910, elle se spécialise dans la peinture de portrait à l’académie de la Société des femmes artistes de Munich. Elle crée principalement des portraits d’enfants, d’écrivain·e·s, de comédien·ne·s et d’intellectuel·le·s, ainsi que des natures mortes florales. Ses modèles sont souvent des membres de sa famille et ses ami·e·s, comme dans En face de la clôture (1926), Au piano (1927), Portrait de Boris Vazov (1919) et Ivan Vazov dans son bureau (1920).
E. Konsulova-Vazova est membre de l’Association des artistes bulgares – qui succède à la Société pour le soutien de l’art bulgare –, la première société artistique de Bulgarie. Elle participe à la IVeExposition de Lada, société d’artistes slaves du Sud, à Belgrade en 1912. En 1919, elle est la première femme artiste à bénéficier d’une exposition individuelle en Bulgarie. À la fin des années 1930, elle est cofondatrice d’un théâtre de marionnettes à Sofia, où elle est plus particulièrement impliquée dans l’organisation de spectacles pour enfants. En tant que présidente de la société Slavyanska Beseda [Conversation slave], elle en accueille les représentations dans les salles du théâtre. Elle est aussi la représentante bulgare au congrès fondateur de l’Unima (Union internationale de la marionnette), à Prague, en 1929.
E. Konsulova-Vazova publie des articles sur des artistes étrangers dans le magazine bulgare Hudozhnik [Artiste, 1905-1909]. Parlant six langues, elle traduit des œuvres littéraires et critiques. Dans la collection de livres créée par le magazine Hudozhnik est publiée la première partie de Geschichte der Malerei [Histoire de la peinture, Leipzig, 1900-1902], un ouvrage alors très commenté de Richard Muther, qu’elle a traduit de l’allemand, en 1907.
Durant la guerre des Balkans (1912-1913), E. Konsulova-Vazova est secouriste volontaire. Elle travaille dans des hôpitaux militaires et dans la zone d’épidémie du choléra. Ses mémoires dédiés au récit de ces semaines sont effroyables. Malgré cette expérience traumatique, dans les années 1920, E. Konsulova-Vazova montre toujours une préférence pour une touche héritée de l’impressionnisme tardif et pour le symbolisme dans ses œuvres – elle crée de nombreuses natures mortes avec des fleurs, des portraits dans des intérieurs et en plein air – ainsi que dans les sujets de ses articles.
De 1927 à 1933, elle vit avec sa famille à Prague. Elle y a des expositions individuelles, ainsi qu’à Bratislava et à Pilsen. À son retour à Sofia, elle commence à publier Beseda [Conversation, 1934-1940], un magazine pour les femmes éduquées. Cette revue aborde des problèmes tels que la participation des femmes aux élections parlementaires, l’égalité d’accès à l’éducation supérieure et la rationalisation du travail domestique, ainsi que les expositions d’artistes femmes.
Aujourd’hui, ses œuvres peuvent être vues à la Galerie nationale des beaux-arts et à la Galerie municipale des beaux-arts de Sofia, dans d’autres musées publics de Bulgarie et dans des collections particulières.