Becker, Lisa Tamaris, Lucy R. Lippard (dir.), Melanie Yazzie: Geographies of Memory, cat. exp., University of New Mexico Art Museum, Albuquerque, (8 février – 17 mai 2014), Albuquerque, University of New Mexico Art Museum, 2014
→Pearlstone, Zena, Allan J. Ryan, « About Face: Self-Portraits by Native American, First Nations, Inuit Artists, » in O’Donnell, Joan Kathryn et Batkin, Jonathan (dirs.), About Face: Self Portraits by Native American, First Nations, and Inuit Artists, cat. exp., The Wheelwright Museum of the American Indian, Santa Fe, (19 novembre 2005 – 23 avril 2006), Santa Fe, The Wheelwright Museum, 2006, p. 28-30 et 142-143
→Abatemarco, Michael, « Dream Weaver: Artist Melanie Yazzie, » Pasatiempo, 11 mai 2018
Memory Weaving, Wheelwright Museum of the American Indian, Santa Fe, 13 mai – 7 octobre 2018
→Melanie Yazzie: Geographies of Memory, University of New Mexico Art Museum, Albuquerque, 8 février – 17 mai 2014
→Blessingway: Prints by Melanie Yazzie, Missoula Art Museum, Missoula, 11 juin – 11 octobre 2014
Artiste multidisciplinaire états-unienne diné (navajo).
Melanie Yazzie naît à Ganado, dans l’état de l’Arizona, et fait partie des clans Salt et Bitter Water de la Nation diné (navajo). Elle obtient une licence d’arts plastiques à l’Arizona State University en 1990 et un master d’art spécialité gravure à la University of Colorado en 1993. Elle a enseigné l’art à l’Institute of American Indian Arts (1993-1999), à la University of Arizona (2000-2006) et la Boise State University (2002-2003). Depuis 2006, elle a occupé divers postes d’enseignante et de directrice, dont celui de directrice du département de gravure à la University of Colorado (Boulder). Depuis le début des années 1990, M. Yazzie fait usage d’un large éventail de médiums, dont l’estampe, la peinture et la céramique. Toute son œuvre s’inspire de son patrimoine, de sa famille et de son histoire personnelle au sein de la culture diné. Son travail épouse l’adage diné « avance en beauté », qui s’ancre dans la volonté humaine de rechercher et de créer de la beauté et de l’harmonie dans le monde. Parmi les motifs récurrents dans ses œuvres, on trouve notamment des représentations abstraites d’animaux, de plantes, de symboles culturels et de figures féminines.
Bien qu’elle ait fait usage de nombreux médiums, M. Yazzie est surtout connue pour ses estampes. Ses monotypes vivement colorés regorgent de dessins au pochoir évoquant diverses références culturelles, géographiques et autobiographiques, et puisent leur inspiration dans les tissages diné et les pétroglyphes autochtones. Au début de sa carrière, ses œuvres sont souvent ouvertement engagées. Elle y explore les conséquences de la colonisation sur les populations autochtones et combien cette histoire façonne les identités individuelles. Parmi ces œuvres, citons notamment The U.S. Government Will Never Whitewash my Grandparents (1992) ou encore Indian Look-Alike (1993). Dans cette dernière, M. Yazzie intègre une photo d’elle enfant dans une fiche d’exercices d’écolier afin de donner un visage plus contemporain aux Indiens d’Amérique du Nord. Ce faisant, elle remet en question le besoin constant qu’a la culture dominante de reléguer l’existence des peuples autochtones au passé. À partir des années 2000, M. Yazzie aborde ses compositions de façon plus légère et crée des pièces moins politiques et plus abstraites. Des œuvres telles que Metamorphosis Series (2000-2003) ou She Walks Forward (2012) peuvent paraître plus insouciantes que ses œuvres antérieures, mais regorgent néanmoins de symbolisme autochtone et d’expressions d’une compréhension de soi accrue. Ses représentations d’êtres humains, principalement de femmes diné, deviennent plus abstraites et silhouettées. De plus, elle se met à prêter davantage attention à la vie des insectes et des plantes. En définitive, les œuvres de M. Yazzie ont non seulement pour vocation de susciter de la joie, mais aussi d’encourager les personnes non autochtones à écouter les autochtones et à apprendre de leurs expériences.
M. Yazzie est une artiste internationalement reconnue, qui a beaucoup voyagé pour transmettre les techniques de l’estampe et collaborer avec de nombreux artistes. À travers ces échanges, elle a pu tisser des liens avec d’autres communautés autochtones et non autochtones du monde entier. Outre ses fameuses estampes, M. Yazzie est également connue pour son travail dans le domaine de la peinture, de la sculpture et de la bijouterie. Ses œuvres sont présentes dans les collections permanentes de nombreuses institutions, dont le Denver Art Museum, le New Mexico Museum of Art de Santa Fe, l’Institute of American Indian Arts (Santa Fe) et les musées de la University of Alberta (Edmonton).
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring