Åsebø, Sigrun, « Women Pioneers of Abstraction in 1950s Norway: the Balancing Act of Aase Texmon Rygh, Inger Sitter and Gudrun Kongelf », in Greaves, Kerry (dir.), Modern Women Artists in the Nordic Countries 1900-1960, New York / Londres, Routledge, 2021, p. 39-50
→Godø, Randi E. V. (dir.) Aase Texmon Rygh: Modernisme for alltid!/Modernism forever!, cat. exp., Nasjonalmuseet for kunst, arkitektur og design, Oslo (7 mars – 28 septembre 2014), Oslo, Nasjonalmuseet for kunst, arkitektur og design, 2014
→Bjerke, Øyvind Storm, Aase Texmon Rygh, Grønndal Dreyer, Oslo, 1993
Aase Texmon Rygh: Modernisme for alltid / Modernism forever!, Nasjonalmuseet for kunst, arkitektur og design, Oslo, 7 mars – 28 septembre 2014
→Aase Texmon Rygh, Henie Onstad Kunstsenter, Bærum, 5 décembre 1992 – 24 janvier 1993
→Aase Texmon Rygh, Galleri Moderne Kunst, Oslo, 12-22 novembre 1952
Sculptrice norvégienne.
Aase Texmon Rygh est une pionnière de la sculpture abstraite en Norvège. Elle se forme au Statens håndverks- og kunstindustriskole [École nationale supérieure d’art et de design] à Oslo de 1944 à 1946, puis à la Det Kongelige Danske Kunstakademi [Académie royale danoise des beaux-arts] à Copenhague entre 1948 et 1949. Aa. Texmon Rygh intègre à son travail les principes de la sculpture moderniste et opère dans son œuvre des changements stylistiques progressifs au fil de sa carrière.
À ses débuts, elle crée majoritairement des petits formats, en utilisant des matériaux comme le bois ou le bronze. Ses premières œuvres abordent la sculpture comme l’expression d’un mouvement dynamique abstrait. Dans Stor teakpike [Grande fille en teck, 1952-1954] et dans Dans [Danse, 1955], elle réduit la forme du corps humain à des courbes. Elle capture l’expérience ou le mouvement incarné, développant des lignes et travaillant à partir des tensions entre espace positif et espace négatif. On peut le voir dans ses représentations de la danse, thème récurrent de son œuvre : elle rend visible la légèreté des mouvements des danseurs et danseuses de ballet dans Piruett [Pirouette, 1951], ou l’impression plus lourde rendue par la danse folklorique norvégienne dans Reinlender (1958).
Son exposition individuelle de 1952 à la Galleri Moderne d’Oslo est la première manifestation à introduire l’abstraction sur la scène artistique norvégienne, où, après-guerre, la sculpture est toujours dominée par le paradigme du naturalisme et de la figuration. Dans les années 1950, Aa. Texmon Rygh parvient à une reconnaissance internationale. À la demande expresse des organisateurs, ses œuvres sont présentées à la Biennale de la sculpture d’Anvers en 1959. Pourtant, l’Union norvégienne des sculpteurs, fondée en 1947 notamment comme une sorte de forum pour gérer les nombreuses demandes de monuments publics commémorant la Seconde Guerre mondiale, ne l’accepte parmi ses membres qu’en 1963. Aa. Texmon Rygh fait plusieurs propositions de sculptures commémoratives, mais son premier monument public, Bjørn Farmann, ne sera accepté qu’en 1969, réalisé pour la ville de Tønsberg.
Certaines de ses œuvres présentent des accents expressionnistes, comme Narcissus [Narcisse, 1965], Flukt [Vol, 1962], B-moment [Moment B, 1966], sculpture de grandes dimensions érigée à Haugesund, et Spatiale [Spatial, 1965], dans la ville de Karasjok. L’artiste travaille le plus souvent à partir de modèles en plâtre ou en terre ; elle garde pleinement la trace de ce processus dans la texture qu’elle donne à nombre de ses sculptures en bronze. À partir des années 1960, son intérêt pour l’étude du mouvement et l’anthropomorphisme évolue vers une approche plus mathématique. À cette époque, Aa. Texmon Rygh explore en effet les relations entre les formes et entre les volumes au sein de la sculpture elle-même, en se concentrant sur les principes d’équilibre, de mouvement et de stabilité. En témoigne la série Stabile [Stable, 1971-2010] : l’utilisation a priori simple et pourtant complexe du carré et des cercles donne une forme sculpturale intriquée dans laquelle la stabilité est explorée aussi bien dans ses principes sculpturaux que métaphysiques. On retrouve une telle approche dans la sculpture monumentale Brudt [Bris, 2000], qui figure parmi les collections de l’université d’Oslo, et dans ses nombreuses variations sur le ruban de Möbius explorant le concept d’infini.
Les œuvres de Aa. Texmon Rygh sont présentes dans les collections du Nasjonalmuseet, du Arkitektur- og designhøgskolen, du Stavanger Kunstmuseum et du Nordnorsk Kunstmuseum. Ses sculptures monumentales se trouvent dans des espaces publics, parmi lesquels le Henie Onstad Kunstsenter et le Trondheim Kunstmuseum.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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