Adina Bar-On crée des performances en public au cours desquelles elle utilise son corps comme moyen de communication principal en le situant entre le personnel et le politique, tout en mettant toujours en exergue sa matérialité brute par son usage des expressions du visage et de la respiration, de la voix et du texte, des mouvements et postures.
A. Bar-On commence ses expériences artistiques en 1973, lors de ses études à l’académie d’art et de design Bezalel (1970-1974), où elle performe une séquence de moments méditatifs physiques et mentaux. Une fois son diplôme obtenu, elle fait la connaissance de la scène artistique locale lorsqu’elle est invitée à performer par le sculpteur d’avant-garde Yitzhak Danziger (1916-1977) en 1974 et par la célèbre commissaire d’expositions Yona Fischer en 1975. Sa participation à Meitzag 76 et Meitzag 78, événements consacrés à la performance à Tel-Aviv et organisés par le commissaire d’expositions Gideon Ofrat, la placent stylistiquement dans la catégorie des artistes israéliens s’identifiant déjà au domaine de la performance. À cette époque, elle performe aussi dans des clubs jeunesse, des kibboutzim et chez les particuliers afin d’exposer son travail à des publics à l’écart du milieu artistique.
Au cours des années 1980, A. Bar-On commence à étendre son vocabulaire de la performance à des événements pluridisciplinaires et collaboratifs qui mettent en jeu des objets, accessoires et décors artificiels, comme Another Place? (On Getting High) (1986), qu’elle interprète à l’Israel Festival. Elle recourt à diverses formes pour souligner leur aspect autobiographique. Elle fait par exemple participer son mari, ses enfants et ses élèves à Woman of the Pots (1990), ou réagit explicitement à la situation sociopolitique israélienne dans des œuvres telles que Salute (1983), créée après le début de la guerre du Liban (1982) et interprétée aux rencontres d’art contemporain Tel Hai 83, ou encore The Green Line Searches for a Stage (1988), qu’elle présente à la galerie Bograshov de Tel-Aviv pour marquer la première année de l’Intifada.

Durant les années 1990, A. Bar-On s’engage sur un nouveau chemin créatif en produisant des installations vidéo et sonores qui remanient et adaptent des segments de ses premières œuvres dans d’autres médiums. Dans les années 2000, A. Bar-On se remet à accentuer la présence de son corps comme catalyseur de sens et d’expérience dans des œuvres telles que Home of Course (2002-2007), Disposition (2001-2010) ou In-Between (2018-2019), qu’elle interprète dans des espaces publics et privés.

A. Bar-On enseigne ses méthodes d’exploration et de création depuis les années 1990 dans plusieurs grandes institutions artistiques israéliennes, notamment l’académie d’art et de design Bezalel (Jérusalem), l’École du théâtre visuel (Jérusalem), Camera Obscura (Tel-Aviv) et l’Institut de technologie de Holon. Elle est aussi régulièrement invitée à présenter son œuvre dans des festivals de performance internationaux et à enseigner dans diverses écoles à travers le monde. En 2021, la municipalité de Tel-Aviv lui décerne le prix Dizengoff d’arts plastiques et le comité Culture et Arts de la Loterie nationale israélienne lui attribue le prix Landau d’arts et de sciences dans la catégorie performance.

A. Bar-On est une artiste corporelle au sens le plus profond du terme : elle a modelé son langage performatif pour en faire une grammaire personnelle unique qui est devenue la méthode la plus précise, voire absolue, pour comprendre les transformations qui parcourent son œuvre au fil des ans, tout en témoignant de sa volonté de toujours utiliser son corps comme intermédiaire immédiat et direct entre l’artiste et le spectateur.