Soltis, Carol, « The Second Generation; Anna Claypoole Peale », dans The Art of the Peales. Adaptations and Innovations, New Haven, Philadelphia Museum of Art / Yale
University Press, 2017, p. 112-119 et 291-292.
Hirshorn, Anne Sue, « Anna Claypoole, Margaretta, and Sarah Miriam Peale: Modes of Accomplishment and Fortune », dans Lillian Miller (dir.), The Peale Family: Creation of a Legacy, 1770–1870, New York, Abbeville Press / Trust for Museum Exhibitions / National Portrait Gallery, Smithsonian Institution, 1996, p. 16-27.
→Ellet, E.F., Women Artists in All Ages and Countries, New York, Harper & Brothers, 1859,p. 290-291.
Peintre miniaturiste états-unienne.
Anna Claypoole Peale fait partie des premières artistes femmes professionnelles et entièrement indépendantes des États-Unis. Spécialiste de l’art délicat et exigeant de la miniature peinte à l’aquarelle sur ivoire, elle compte parmi les six enfants survivants de l’artiste états-unien James Peale (1749-1831) et de son épouse, Mary Claypoole Peale (1753-1829), et est l’une de leur trois filles actives comme artistes. Au cours de sa longue et productive carrière, elle peint d’éminents politiciens, militaires, intellectuels, entrepreneurs et membres de la classe moyenne aisée émergeante de cette nouvelle nation.
A. Peale est formée par son père. Celui-ci excelle aussi dans l’art de la miniature et a reçu l’enseignement de son propre frère aîné, Charles Willson Peale (1741-1827), portraitiste et fondateur de musée, qui a lui-même reçu une formation artistique à Londres entre 1767 et 1769. A. Peale assiste James jusqu’à ce que sa vue faiblissante le contraigne à passer à des portraits et des natures mortes à l’huile de plus grandes dimensions. Après avoir remarquablement honoré les commandes de miniatures passées à son père, elle développe sa propre clientèle à Philadelphie et à Baltimore, où son cousin Rembrandt Peale (1778-1860) a établi son propre musée et son atelier en 1814. En 1818, elle accompagne son oncle Charles lors d’une visite à Washington, D.C., où il peint des personnes célèbres pour la collection de portraits de son musée. Il est alors impressionné par le succès de A. Peale : il écrit à sa famille que son travail est hautement considéré et que ses clients sont si nombreux qu’elle ne cesse d’augmenter ses prix pour freiner la demande. Parmi ses modèles, on compte le président James Monroe (1758-1831) et le général Andrew Jackson (1767-1845), qui faisait alors l’actualité, et qu’elle représente avec une ressemblance frappante en 1819.
Les miniatures de A. Peale font ressortir la mode contemporaine et, comme les œuvres de son père, présentent de fortes qualités décoratives. Mais contrairement aux lignes délicates de James et à sa palette de couleurs pastel, les miniatures de A. Peale sont plus vives dans leurs couleurs et présentent une plus grande ressemblance anatomique. Ces différences stylistiques se retrouvent aussi dans les portraits à l’huile de son cousin, Rembrandt ; elles sont aussi plus caractéristiques de la période à laquelle peint l’artiste. A. Peale expose à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts de 1814 à 1834, ainsi qu’au Boston Athenaeum, à la Philadelphia’s Artists’ Fund Society et aux musées Peale de Baltimore et de New York City. En 1824, elle et sa sœur cadette, Sarah Miriam Peale (1800-1885), spécialisée dans les portraits et les natures mortes à l’huile, sont les premières femmes élues académiciennes à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts.
En août 1829, à l’âge de trente-huit ans, A. Peale épouse le révérend père Dr William Staughton (1770-1829), un pasteur et enseignant baptiste de nationalité britannique, âgé de cinquante-neuf ans, qui a servi comme premier président de George Washington University et comme aumônier du Congrès américain. Sa mort soudaine, au bout de trois mois, est une expérience traumatique pour A. Peale. Elle poursuit tout de même sa carrière jusqu’en 1841, année où elle épouse le général William Duncan (1772-1864). Ses miniatures sont signées de son nom de famille, ou « Mrs Staughton ». Quelques-unes sont signées « Mrs Duncan ». Un petit nombre de portraits à l’huile et de natures mortes lui est attribué.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « Rééclairer le siècle des Lumières : Artistes femmes du XVIIIème siècle »
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