Soltis, Carol, « Sarah Miriam Peale and Margaretta Peale », dans The Art of the Peales in the Philadelphia Museum of Art: Adaptations and Innovations, New Haven, Philadelphia Museum of Art / Yale University Press, 2017, p. 158-162.
→Hirshorn, Anne Sue, « Anna Claypoole, Margaretta, and Sarah Miriam Peale: Modes of Accomplishment and Fortune », dans Lillian Miller (dir.), The Peale Family: Creation of a Legacy, 1770–1870, New York, Abbeville Press / The Trust for Museum Exhibitions / National Portrait Gallery, Smithsonian Institution, 1996, p. 237-247.
→Hunter, Wilber H., et John Mahey, Miss Sarah Miriam Peale, 1800–1885: Portrait and Still Life, Baltimore, Peale Museum, 1967.
Miss Sarah Miriam Peale, 1800–1885: Portrait and Still Life, Peale Museum, Baltimore (5 février – 26 mars 1967).
Portraitiste et peintre de nature morte états-unienne.
Sarah Miriam Peale fait partie des premières artistes femmes professionnelles et entièrement indépendantes des États-Unis. Elle est la plus jeune des cinq filles de James Peale (1741-1827) et de son épouse, Mary Claypoole Peale (1753-1829), dont trois exercent une activité artistique. Elle est aussi ambitieuse et dévouée à son art que sa sœur aînée, Anna Claypoole Peale (1791-1878), peintre miniaturiste couronnée de succès. En 1817, elle expose pour la première fois à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts, une institution que son oncle, l’artiste renommé Charles Willson Peale (1741-1827), a contribué à fonder en 1805. En 1824, S. Peale et sa sœur, A. Peale, sont les premières femmes à y être élues académiciennes. La longue carrière de S. Peale, féconde et prospère, s’est développée entre Philadelphie, Baltimore, Washington, D.C., et Saint-Louis.
En 1818, S. Peale est soutenue dans son désir de perfectionner sa technique du portrait à l’huile par son cousin, le portraitiste et peintre d’histoire Rembrandt Peale (1778-1860), qui lui prodigue des enseignements, la recommande à des clients et lui accorde un atelier dans son musée, à Baltimore. En 1823, S. Peale quitte Philadelphie pour chercher du travail à Baltimore et à Washington, D.C. Sa touche personnelle, qui consiste en des ressemblances flatteuses rendues par des traits soigneusement modelés et intégrées dans des compositions audacieuses et colorées, trouve la faveur des élites économique, professionnelle, marchande et politique de ces villes. Ses plus beaux portraits sont lumineux et d’une grande finesse. Ses représentations détaillées des vêtements et des bijoux contemporains à la mode apportent une qualité hautement décorative à ses portraits. Mais pour répondre aux demandes de ses clients, il lui arrive aussi de réaliser des images plus sobres.
Durant les vingt-deux années qu’elle passe à Baltimore, dans le Maryland, elle est couronnée de succès lorsqu’elle se mesure à ses concurrents masculins de renom. Elle peint le général La Fayette d’après nature à Washington, D.C., à l’occasion de sa tournée triomphale des États-Unis en 1824. Entre 1841 et 1843, des voyages à Washington lui valent des commandes de portraits d’éminents sénateurs, membres du congrès, hauts-fonctionnaires et dignitaires de passage dans la ville. À l’invitation d’amis, elle emménage en 1847 à Saint-Louis, dans le Missouri, où elle demeure pendant trente ans. Dans les années 1850, tout en poursuivant sa pratique du portrait, elle s’oriente de plus en plus vers les natures mortes de fruits et de fleurs, qui s’avèrent populaires.
Les natures mortes de S. Peale sont de petites dimensions, comme celles de son talentueux cousin, le peintre Raphaelle Peale (1774-1825). Elle emprunte d’ailleurs souvent des motifs de son œuvre, ainsi que de celui de son père, qu’elle adapte dans ses propres compositions. Aux côtés de Raphaelle, James, le père de S. Peale, est reconnu comme le fondateur de la tradition américaine de la nature morte, mais le travail de S. Peale diffère significativement des peintures de James, aux dimensions plus larges et aux compositions plus complexes. Elle crée aussi ses propres compositions dans lesquelles elle représente les fruits et légumes locaux du Midwest. La simplicité et l’organisation décorative de ces œuvres s’avèrent attirantes pour les collectionneurs de son époque.
En juillet 1878, S. Peale retourne à Philadelphie pour vivre avec sa sœur devenue veuve, A. Peale, alors gravement malade, et avec son autre sœur, Margaretta (1795-1882), elle aussi artiste et célibataire. A. Peale décède quelques mois plus tard.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « Rééclairer le siècle des Lumières : Artistes femmes du XVIIIème siècle »
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