Anne Deguelle, Marcel Duchamp et la bouteille de Bénédictine, édition Musée Calbet / Printemps de septembre, 13 septembre – 10 novembre 2018
→Anne Deguelle, Sigmund’s rug, édition Freud Museum/Archibooks, 16 Novembre 2011 – 15 Janvier 2012
→Anne Deguelle, Abbey road, édition Filigranes / Centre d’art Abbaye de Maubuisson, 1 novembre 2005 – 30 avril 2006
→Anne Deguelle, X/Beuys, Weserburg Museum für moderne Kunst, Bremen, 26 septembre 2004 – 9 janvier 2005
Anne Deguelle, Marcel Duchamp et la bouteille de Bénédictine, Musée Calbet-Grisolles, le Printemps de septembre, 13 septembre – 10 novembre 2018
→Allégories d’oubli, Le nouveau Festival, Centre Georges Pompidou MNAM Paris, 19 février-10 mars 2014
→Anne Deguelle, Sigmund’s Rug, Freud Museum London, 16 novembre 2011 – 15 Janvier 2012
→Anne Deguelle, X/Beuys, Weserburg museum für moderne kunst, Bremen, 26 septembre 2004 – 9 janvier 2005
Plasticienne française.
Artiste chercheuse dont la pratique pourrait être affiliée au mouvement conceptuel, Anne Deguelle se distingue par un parcours éclectique. Depuis la fin des années 1980, elle n’a cessé d’explorer différents médiums, de la peinture à la photographie, de la vidéo aux installations. Ses travaux prennent forme à partir d’interrogations ou d’analyses empiriques et déductives qui amplifient la dimension de détails négligés.
A. Deguelle se forme aux Arts appliqués Duperré, à Paris, et débute sa pratique artistique en 1987-1988 avec une série de peintures inspirées de la Divine Comédie de Dante et de sa construction linguistique : le chiasme, figure de style du discours poétique, s’y résume dans la sacralité suspendue du signe X. Attentive à la construction de la forme, elle analyse celle-ci en pointant les écarts qu’elle peut entretenir avec son contenu. Naissent les Diplopies, séries de couples de photographies identiques juxtaposées, d’abord de paysages (1992-1996) puis de visages (1996-1998).
L’inévitable confrontation génère un doute sur la réelle possibilité d’un dédoublement et, implicitement, sur la capacité de la photographie à traduire une réalité qui n’est pas immuable. Les doubles portraits d’A. Deguelle représentant de grands personnages de l’art et de la littérature en leur jeune âge placent le public face au devenir, proposant une lecture bergsonienne du temps par la photographie.
À partir de la fin des années 1990, A. Deguelle réanalyse l’œuvre des icones de l’art, d’abord Joseph Beuys (1921-1986) et Marcel Duchamp (1887-1968), puis Albrecht Dürer (1471-1528). Avec son approche postmoderne, elle décortique l’insaisissable de chacun. Elle explore le caractère à la fois légendaire et poétique de J. Beuys, en créant par exemple une batterie à partir de deux citrons (Lemon Time, 1994) ; plus tard, elle présente au Weserburg Museum de Brême un travail brillant sur la réception de l’œuvre de l’artiste allemand.
La création énigmatique, détachée et ironique de M. Duchamp est la plus sollicitée dans ses recherches. Durant sa résidence à la Villa Vincelli-Abbaye Bénédictine, à Fécamp, en 2002, elle conduit un travail qui l’amène à l’exposition Anne Deguelle, Marcel Duchamp et la bouteille de Bénédictine au musée Calbet, à Grisolles, lors du Printemps de septembre, accompagnée d’un ouvrage paru aux éditions du musée Calbet la même année. Puis elle s’attaque au Grand Verre en explorant les documents historiques de la distillerie du palais Bénédictine et en créant un système de notes qui, parallèle à celui de La Boîte verte, est rangé dans des casiers métalliques, qui symbolisent le travail d’enquête.
Ces corpus l’amènent à un déploiement spatial de son œuvre sur plusieurs registres, de la note à l’installation, en manifestant une grande curiosité pour des domaines très différents, de l’art à la psychologie (autour de Sigmund Freud, grâce à quoi elle obtient une résidence au Freud Museum, à Londres, en 2010), à la littérature (James Joyce, Raymond Roussel), aux sciences naturelles. Avec la même approche empirique, A. Deguelle réalise dans les années 2000 plusieurs travaux autour du cosmos et de l’environnement humain en construisant dans une sorte d’étude archéologique, ethnologique, de soi une œuvre en cours portant le titre Diary.