Bourel Michel & Ditche Stéphanie (dir.), Anne-Marie Jugnet, cat. expo., Centre international d’art et du paysage de Vassivière, Vassivière (15 octobre – 31 décembre 1994), Centre international d’art et du paysage de Vassivière, 1994
Anne-Marie Jugnet, Centre international d’art et du paysage de Vassivière, Vassivière, 15 octobre – 31 décembre 1994
→Anne-Marie Jugnet, La Galerie Carrée, Villa Arson, Nice, 18 janvier – 9 mars 1997
Artiste visuelle française.
Ancienne étudiante à l’école des beaux-arts de Bourges, héritière de l’art conceptuel, Anne-Marie Jugnet travaille sur les mots dont elle explore la dimension plastique, pour accéder au sens. Elle extrait des morceaux de phrases, qu’elle utilise comme supports de projection pour les fantasmes des visiteurs. Ses œuvres sont souvent conçues in situ, telle À perte de vue (1991), une pièce en néon suspendue au-dessus de la cour d’un immeuble, désignant l’infini du ciel derrière lui. Si le néon – à la limite du visible et de l’invisible – et la lumière constituent des éléments essentiels de ses travaux, elle emploie aussi des projections de diapositives, la vidéo, la peinture et le dessin. À partir de 1997, elle poursuit ses recherches avec Alain Clairet, alors écrivain et historien. Leur travail est centré sur les bords de l’image, l’exploration de ses limites, son apparition, ses représentations et sa disparition, dans des cadres aussi divers que le désert ou la neige électronique. Ainsi, dans des motels de l’Ouest américain – ils se sont installés au Nouveau-Mexique –, le duo réalise la série Switch (2001), des peintures d’écrans de télévision marqués par le point de lumière qui demeure dans la neige électronique, lorsque l’on éteint le poste.
Sculptant « le presque rien », ils créent aussi des nuages en marbre (2006), s’intéressant à la forme, après la couleur. Ils s’emparent des mythologies populaires, comme les manifestations paranormales d’extraterrestres à Roswell ou les secrets de fabrication de la bombe A. Ils ont, à ce titre, réalisé à la fin des années 2000 des peintures d’objets rapportés des laboratoires de Los Alamos qu’ils ont ensuite scannées. La peinture phosphorescente qu’ils utilisent fait l’effet d’une « mémoire de la lumière » (série Still Life, Los Alamos). Ils photographient des ciels uniformément bleus (1997-2002) qui se présentent comme des monochromes, traitant de questions picturales tout en évitant la matérialité de la peinture.