Rech, Carina, « Revisiting Asta Nørregaard in the Studio », Kunst og Kultur, vol. 10, no 1-2, 2018, p. 49-67
→Wichstrøm, Anne, Asta Nørregaard – en livshistorie, Oslo, Pax, 2011
→Wichstrøm, Anne, « Pastellen, et feminint medium, Asta Nørregaard pasteller i historisk lys », Kunst og kultur, vol. 89, no 1, 2007, p. 3-12
Exposition retrospective, Blomqvist, Oslo, mai 1925
→Exposition individuelle, Blomqvist, Christiania (Oslo), mars 1913
→Exposition individuelle, Blomqvist, Christiania (Oslo), octobre 1893
Peintre norvégienne.
L’artiste norvégienne Asta Elise Jacobine Nørregaard étudie la peinture en Allemagne et en France dans la seconde moitié du XIXe siècle. Née dans une famille de la petite bourgeoisie, elle grandit auprès de son père et de sa sœur à Christiania (actuelle Oslo). Elle reçoit ses premiers enseignements artistiques à l’école de Knud Bergslien (1827-1908) à l’âge de vingt ans et est rapidement remarquée comme une élève talentueuse. C’est là qu’elle rencontre Harriet Backer (1845-1932), autre artiste norvégienne prometteuse. Dès 1875, elle poursuit sa formation en Europe, d’abord à Munich, puis, à partir de 1879, à Paris. À Munich, elle reçoit un enseignement académique traditionnel : nature morte, étude de figures, dessin et copie de peintures européennes célèbres. Les femmes n’étant pas admises dans la plupart des académies à l’époque, elle reçoit des leçons particulières du peintre norvégien Eilif Peterssen (1852-1928).
À Paris, elle se rapproche davantage d’un réalisme académique. Elle prend des leçons auprès de Gustave Courtois (1852-1923) à l’académie Colarossi et suit les cours de dessins d’après le modèle vivant dans l’atelier de Mme Trélat de Vigny. Les peintres Jean-Léon Gérôme (1824-1904) et Léon Bonnat (1833-1922) sont pendant un temps ses enseignants particuliers, et elle peint durant cette période significativement plus de portraits. Parmi ceux-ci, on compte son autoportrait de petit format intitulé I Atelieret [Dans l’atelier, 1883], où elle se représente peignant un retable dans son atelier privé parisien. Ce retable (1883) est une commande prestigieuse de la part d’une église située à Gjøvik, en Norvège. Elle est la première artiste femme de Norvège à recevoir une commande officielle pour une œuvre religieuse, et I Atelieret documente cette étape importante de sa carrière. En mettant en avant la large toile, se représentant palette et pinceaux à la main, A. Nørregaard souligne sa position de praticienne professionnelle.
Lors de son séjour à Paris, A. Nørregaard produit une grande variété d’œuvres : peintures d’histoire, scènes de genre, portraits et paysages, principalement dans un style réaliste académique, mais elle se rapproche aussi de l’impressionnisme, comme on peut le voir dans son tableau Lesende kvinne ved åpent vindu [Femme lisant près d’une fenêtre ouverte], 1888. Après son retour en Norvège en 1884, les portraits au pastel deviennent finalement le point central de sa pratique. Ses modèles sont principalement des femmes et des enfants des classes aisées de Norvège. Bien que l’un de ses premiers pastels soit le portrait du jeune Edvard Munch (1885), elle peint généralement les portraits d’hommes à l’huile. En 1920, elle accomplit sa commande la plus importante : le premier portrait du nouveau monarque norvégien, le roi Haakon VII. L’œuvre rencontre un grand succès et l’artiste reçoit la Médaille royale du mérite pour cette contribution significative.
Enfin, A. Nørregaard est la première artiste norvégienne à établir et à publier elle-même le catalogue de ses peintures, intitulé Portraeter [Portraits, 1911]. Elle produit en tout quatre volumes, contenant environ 200 reproductions de ses œuvres.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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