Tessa Giblin et Melissa MacRobert (dir.), After Work, cat. exp., Talbot Rice Gallery, Édimbourg [juin-octobre 2022], Édimbourg, Edinburgh University Press, 2022
→Céline Condorelli et James Langdon, bau bau, Milan, Mouse Publishing, 2017
→Céline Condorelli, Gavin Wade et James Langdon, Support Structures, Londres, Sternberg Press, 2009
After Work, Talbot Rice Gallery, Édimbourg, juin-octobre 2022
→Deux ans de vacances, FRAC Lorraine, Metz, juillet 2020-janvier 2021
→bau bau, Hangar Bicocca, Milan, décembre 2014-mai 2015
Plasticienne britannico-franco-italienne.
L’œuvre de Céline Condorelli sonde les lieux, les histoires, les méthodes du dialogue culturel au sein de la société et le rôle qu’y occupent les artistes. Sa pratique, variée et largement collaborative, prend la forme de créations sculpturales, d’interventions dans l’espace public, d’installations, de films, d’imprimés et de textiles. L’artiste a adopté au fil de ses projets les rôles de productrice, de curatrice, d’éditrice, de facilitatrice et de directrice d’institution, souvent en dialogue avec le travail d’autres artistes. Son œuvre intrigante et singulière interroge l’acte même de l’exposition, événement temporaire et expérience matérielle qui révèlent et imprègnent la division entre travail et loisir.
Support Structure (2003-2009) est un projet évolutif produit en collaboration avec l’artiste et curateur Gavin Wade (né en 1971), qui attire notre attention sur le conditionnement des usages des espaces institutionnels. Chaque phase de ce programme réinterprète des formats d’exposition dans une réflexion sur le concept de « support » et met en lumière des fonctions souvent ignorées facilitant les services dans la société urbaine. L’avant-dernière phase de ce projet a été la fondation, en 2008, d’Eastside Projects, une galerie publique gérée par des artistes à Digbeth, quartier de Birmingham, qui continue d’opérer à ce jour (2025).
Sous la forme d’une structure d’escalade colorée, Ouah Wau (To Donna Haraway) (2022) soutient un fragile pin cent cinquantenaire dans le parc La Grange, à Genève. Cette sculpture publique, installée de façon permanente, aborde la question de la rareté des monuments dédiés à des femmes dans la ville et rend hommage à la chercheuse féministe Donna Haraway, dont les écrits traitent des relations symbiotiques au sein de la nature. D’autres sculptures publiques de C. Condorelli, comme Zanzibar (2018), prennent la forme de pavillons, avec des structures et des plantes reliant l’histoire des musées et l’architecture moderniste à l’espace social construit, offrant des sièges pour se reposer et se retrouver.
Si la recherche discursive de C. Condorelli est en grande partie documentée dans les publications qui accompagnent ses projets, elle intègre aussi à ses interventions les pratiques et les points de vue d’autres artistes. À Elmington Estate, quartier du sud de Londres, l’artiste conçoit Tools for Imagination (2021), une aire de jeux pour enfants. Celle-ci sert de sujet au film After Work (2021), produit en collaboration avec le réalisateur Ben Rivers et le poète Jay Bernard : l’un de ses poèmes sur la vie urbaine sert de bande sonore à des images de la construction de l’aire de jeux filmées par B. Rivers, offrant une réflexion sur les notions de travail, de loisir et de temps libre. Dans Thinking Through Skin (2021), C. Condorelli installe des tentures, des rideaux et des textiles recouverts d’images produites en s’inspirant des céphalopodes, capables de changer de couleur de peau selon l’environnement ressenti. Cet espace abrite une série d’objets et d’œuvres de plusieurs artistes sur le thème des animaux et de la communication. Le projet se poursuit aujourd’hui encore avec les recherches de l’artiste sur le langage visuel abstrait des textiles et sur les sources féministes.
C. Condorelli étudie à l’Architectural Association School of Architecture de Londres, dont elle obtient un degree en 1995 et un diploma en 1996. Elle est diplômée d’un Master of Arts en histoire et théorie de l’architecture de l’University of East London en 2000 et achève son doctorat en recherche architecturale au Goldsmith College en 2013. Sélectionnée pour le Max Mara Art Prize for Women en 2017, elle est artiste en résidence à la National Gallery de Londres en 2023. Elle vit et travaille à Londres.
Une notice réalisée dans le cadre du programme +1.
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