Lascault Gilbert (dir.), Dorothée Selz sucré, sacré, cat. expo., Le Parvis, Pau (décembre 1991 – janvier 1992), Pau, Le Parvis, 1992
→Couteau Jean (dir.), Offrandes : Dorothée Selz, cat. expo. galerie Fraîch[attitude, Paris (4 décembre 2003 – 21 février 2004), Clermont-Ferrand, Un, deux… quatre éd., 2003
Dorothée Selz, galerie municipale Jean-Collet, Vitry-sur-Seine, 8 mars – 21 avril 200
→Sage comme les images, musée de l’Image, Épinal, 2003
→Dorothée Selz, Ni Che Le Ma ? Quoi de neuf ? Imagine Gallery, Beijing, avril 2005
Sculptrice et peintre française.
Née dans une famille d’amateurs d’art, Dorothée Selz épouse, à la fin des années 1960, l’artiste catalan Antoni Miralda, avec qui elle travaillera jusqu’en 1972. En 1967, à l’occasion de Noël, le couple envoie à ses amis une carte de vœux représentant l’enfant Jésus en pâte d’amande, emballé dans un étui en plastique ; cette création inaugure une longue recherche plastique autour de la nourriture et de nos habitudes alimentaires. Inscrivant son travail dans le prolongement du mouvement Eat Art, l’artiste réalise des « sculptures éphémères comestibles » : objets insolites, paysages urbains, sculptures monumentales, où se mêlent le visuel, le gustatif et le festif. En 1970, elle organise un repas en quatre couleurs, où chaque convive peut manger un plat monochrome bleu, rouge, jaune et vert. Elle forme, avec son époux et les artistes catalans Joan Rabascall et Jaume Xifra, le groupe des « traiteurs-coloristes », qui réalise des performances autour de la nourriture, réactivant des formes sociales de partage et d’échange.
Divorcée en 1972, elle se consacre plus particulièrement à la peinture et au dessin. Proche du mouvement féministe, elle fait partie des fondatrices de Femmes en lutte, mouvement lancé en 1975, en réaction contre le Salon de l’Union des femmes peintres et sculpteurs jugé trop normatif, et revendiquant les mêmes droits pour les artistes que pour les travailleurs. En 1978, elle assure le commissariat de l’exposition Sucre d’art au musée des Arts décoratifs de Paris, où elle réunit des productions populaires d’Amérique latine, d’Asie et d’Europe, des chefs-d’œuvre de pâtisserie, des créations d’art brut et des œuvres de la collection Daniel Spoerri. En 1980, elle participe au festival L’Attrape-tripes de Chalon-sur-Saône. En 1991, elle réalise, pour la galerie nationale du Jeu de paume, une « fresque colorée comestible » longue de 40 mètres. « Dans ces sculptures, il s’agit surtout de nourrir un peu l’invisible », explique-t-elle. Depuis les années 2000, D. Selz se penche principalement sur la peinture et des séries de dessins réalisés à partir d’images imprimées anciennes : Batman, Spoutnik, images de guerre ou de cahiers d’écolier.