Miron, Aya, Efrat Natan, Whitewash and Tar, cat. exp., musée d’Israël, Jérusalem (20 avril – 29 octobre 2016), Jérusalem, The Israel Museum, 2016
→Sela, Rona (dir.), Crossed Histories: Imagined Reality, cat. exp., The Haifa City Museum, Haifa, (1er septembre 2007 – 1er août 2008), Haifa, Haifa Museums, 2007
→Tamir, Tali, « On the Undershirts in the Works of Efrat Natan and Drora Dominey », Mishkafiim, no 34, 1998
Whitewash and Tar, musée d’Israël, Jérusalem, 20 avril – 29 octobre 2016
→Winds, The Kibbutz Gallery, Kibbutz Be’eri, 10 octobre – 11 novembre 2002
→Roof work (installation sur le toit d’un immeuble), 91, rue Shlomo-Hamelech, Tel Aviv, avril 1979
Artiste multidisciplinaire israélienne.
La pratique multidisciplinaire d’Efrat Natan, pionnière de l’art conceptuel en Israël, associe de manière singulière minimalisme, art corporel et performance. Oscillant entre le personnel et le collectif, son œuvre examine les symboles fondateurs de la conscience collective des Israéliennes et Israéliens.
Entre 1968 et 1970, E. Natan étudie la peinture à l’institut Avni à Tel Aviv. Elle prend ensuite des cours particuliers auprès de Raffi Lavie (1937-2007), artiste israélien de premier plan, et se confronte aux mouvements internationaux d’avant-garde des années 1960 et 1970. Ces influences aident E. Natan à former son propre vocabulaire qui mêle aspects formels et conceptuels, politiques et esthétiques, souvenirs personnels et expériences communes.
L’œuvre de E. Natan combine des inspirations très variées, qui vont de son éducation dans un kibboutz et de l’enseignement des mythes sionistes à la cosmologie, à l’art égyptien, au christianisme, au minimalisme américain, à Fluxus et à l’expressionnisme allemand. Au début de sa carrière, elle utilise son propre corps comme médium et outil de critique sociale et politique. Dans Head Sculpture (mai 1973), elle défile dans les rues de Tel Aviv avec sur les épaules une sculpture en bois en forme de T. En dissimulant entièrement sa tête et en limitant son champ de vision, cette œuvre s’avère être à la fois une exploration du corps comme outil artistique et un commentaire percutant sur la culture militaire israélienne.
Dans Roof Work (1979), œuvre exposée sur le toit de la résidence de l’artiste, E. Natan présente un assemblage de matériaux ready-made – en l’occurrence, des débardeurs et des disques –, disposés de manière à représenter les différentes étapes du cycle de vie d’un être humain. Ces objets, utilisés comme des substituts du corps de l’artiste, créent une œuvre – en partie action, en partie installation – qui tisse des liens subtils entre les débuts du sionisme et le christianisme.
Entre 1979 et 1992, E. Natan n’expose aucune nouvelle œuvre. Au milieu des années 1990, elle commence à mêler des éléments de sa propre biographie à sa pratique, en extrapolant le vocabulaire développé à ses débuts. Ainsi, les débardeurs de Roof Work deviennent un motif récurrent de son œuvre. Ils évoquent la mémoire du corps et révèlent l’intérêt que porte l’artiste au christianisme, en écho à ses actions et performances des années précédentes.
En 2016 se tient au musée d’Israël, à Jérusalem, une exposition rétrospective d’E. Natan, où elle présente Swing of the Scythe Sculpture (2022), une œuvre de grandes dimensions qui fait également partie de la collection du musée. Cette sculpture, au format tridimensionnel, témoigne de la recherche artistique menée par l’artiste depuis des décennies et évoque des thèmes tels que son enfance, sa pratique de l’art corporel, l’éthique sioniste des pionniers, l’imagerie médiévale et les débuts de la photographie. L’œuvre aborde le déclin du rêve utopique que constitue le sionisme et met en évidence la violence inhérente à la culture israélienne.
E. Natan est lauréate du prix Sandberg pour l’art israélien (2013) et du prix d’Encouragement à la créativité du ministère israélien de la Culture et des Sports (2000, 2006). De 1986 à 2008, elle est curatrice du département jeunesse pour l’éducation artistique au musée d’Israël, où elle coorganise en 2018 l’exposition majeure Real Time: Sixty Years in Israeli Art.
Partenariat avec Artis
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