Ghosts, cat. expo., Southeastern Center for Contemporary Art, Winston-Salem (4 mai – 28 juillet 1996), Winston-Salem, Southeaster Center for Contemporary Art, 1996
→Hertz Betty-Sue (dir.), Historical takes: Eleanor Antin , cat. expo., San Diego Museum of Art (19 juillet – 1er novembre, 2008), San Diego/Munich/Berlin, San Diego Museum of Art/Prestel, 2008
Projects: 100 Boots by Eleanor Antin, MoMA, New York, 30 mai – 8 juillet 1973
→Eleanor Antin Retrospective, Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles, 23 mai – 30 août 1999
→Multiple Occupancy: Eleanor Antin’s ‘Selves’, ICA, Boston ; Columbia University’s Wallach Art Gallery, New York, 2013 – 2014
Plasticienne et performeuse états-unienne.
Artiste pionnière de l’art contemporain californien, Eleanor Antin développe une œuvre – photographies, vidéos, performances ou installations –, qui allie humour et narration pour aborder des problématiques identitaires et postmodernes : l’identité et sa représentation, les liens entre la réalité, la fiction et la transformation, ou bien encore la relation entre biographie et autobiographie. Après ses premières recherches conceptuelles marquées notamment par Blood of a Poet Box (1965), une boîte contenant des centaines d’échantillons sanguins, l’artiste a réalisé 100 Boots (1971-1973), des paires de bottes de l’US Navy photographiées dans différents lieux de Californie ; détournant les voies de diffusion artistique traditionnelles, elle a présenté les images sous forme de cartes postales et les a envoyées à des centaines de critiques, artistes ou musées. De la même manière, en 1972, Carving: A Traditional Sculpture propose une série de 144 photographies de son corps, prises au cours d’une période de 36 jours de régime ; avec une objectivité quasi scientifique, son corps devient sa propre sculpture. Peu à peu, E. Antin en vient à interroger la notion de fiction, en se mettant en scène sous diverses apparences, lors de performances.
Dans la série de photographies, dessins et performances, Recollections of My Life with Diaghilev (1974-1989), elle apparaît sous les traits d’Elanora Antinova, la première ballerine (fictive) des Ballets russes, témoignant alors de son intérêt pour les rapports entre l’histoire et la mémoire. Depuis 2001, trois séries de photographies basées sur l’Antiquité, The Last Days of Pompei, Roman Allegories et Helen’s Odyssey, illustrent l’attention et le regard renouvelés qu’elle porte sur les relations du passé et du présent, de l’histoire vécue et de l’imagination, mais aussi sur la société et sa démarche personnelle. Son œuvre ne peut, en effet, être regardée indépendamment de ses « revendications » sociales, et, en même temps, de sa propre biographie. Après une longue carrière de professeure à l’université de Californie à San Diego, E. Antin continue d’explorer, grâce à des personnages de fiction, les problématiques liées au féminisme, à l’autobiographie ou à l’histoire sociale.