Fleming Jeff, Robin D.G. Kelley & De Zegher Cathrine (dir.), Ellen Gallagher: Preserve, cat. expo., Des Moines Art Center, Des Moines; Yerba Buena Center for the Arts, San Francisco ; The Drawing Center, New York, (2001-2002), Des Moines, Des Moines Art Center, 2001
→Tate Greg, Morgan Jessica & Storr Robert (dir.), Ellen Gallagher, cat. expo., Institute of Contemporary Art, Boston, (2001), Boston, Institute of Contemporary Art, 2001
→Bingham Juliet (dir.), Ellen Gallagher « AxMe », cat. expo., Tate Modern, Londres, (1er mai – 1er septembre 2013), Londres, Tate Modern, 2013
Ellen Gallagher « AxMe », Tate Modern, Londres, 1er mai – 1er septembre 2013
→Ellen Gallagher: Preserve, Des Moines Art Center, Des Moines ; Yerba Buena Center for the Arts, San Francisco ; The Drawing Center, New York, 2001-2002
→Ellen Gallagher, Institute of Contemporary Art, Boston, 2001
Peintre et vidéaste états-unienne.
Les questions d’identité raciale, de classes sociales et de genre sont au cœur de l’œuvre d’Ellen Gallagher, qui se décline en peintures, dessins, collages, et plus récemment en film installations. Née d’une mère américaine d’origine irlandaise, auprès de qui elle grandit, et d’un père afro-américain, cette artiste a été confrontée très tôt à l’idée d’appartenance et aux relents d’un racisme latent. Elle étudie à l’École du musée des Beaux-Arts de Boston (1992), puis à la Skowhegan School of Painting and Sculpture du Maine (1993). Son approche de l’identité raciale passe, dès le début des années 1990, par un recours à l’histoire culturelle. Elle s’intéresse notamment au blackface minstrelsy, spectacle musical américain né au XIXe siècle, où des chansonniers se noircissent le visage. Dans Pomp-Bang (2003), elle juxtapose des figures tirées d’images publicitaires de magazines pour femmes afro-américaines (vantant les mérites de crèmes de dépigmentation ou de produits capillaires défrisants) imposant des archétypes de beauté, qu’elle coiffe d’une perruque de plasticine jaune, et dont elle a évidé les yeux, transformant ainsi ces personnages en quête de beauté en êtres monstrueux.
Proches des œuvres minimalistes d’Agnes Martin (1912-2004), ses peintures semblent à première vue abstraites, mais en les observant plus scrupuleusement, on y trouve des agrégats d’yeux ou de lèvres charnues, issus des représentations caricaturales de musiciens noirs dans les comics américains. E. Gallagher s’est plus récemment intéressée à d’autres thèmes, toujours engagés, comme le « passage du milieu », qui désigne le chemin emprunté par les esclaves africains, victimes du commerce négrier, et Drexciya, royaume sous-marin mythique, peuplé par les enfants des esclaves enceintes jetées par-dessus bord lors de ces traversées ; ce sujet lui inspire, en 2001, la série de dessins à l’aquarelle Watery Ecstatic. Exposées dès 1995 à la biennale du Whitney Museum of American Art, ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections internationales.