Ellen Gallagher, Wiglette, DeLuxe, 2004, photogravure et pâte à modeler, 33 x 26,6 cm chaque, Courtesy Gagosian GalleryGallery
L’identité est une notion sans cesse questionnée et appréhendée par les artistes qui cherchent à mettre en images une histoire faite de clivages et à se l’approprier, notamment aux États-Unis où des artistes femmes s’expriment pour éveiller les consciences et dénoncer l’oppression des personnes de couleur. C’est la sculptrice Augusta Savage qui ouvre la voie au début du XXe siècle en devenant la première africaine-américaine à remettre en cause les préjugés raciaux du monde de l’art, après avoir été exclue d’un programme d’études en France à cause de la couleur de sa peau. Le racisme, subi jour après jour, avec plus ou moins d’intensité selon les contextes et les périodes, est abordé au cours du XXe siècle, et plus particulièrement dans ses dernières décennies, par des artistes faisant usage de médiums variés. Il devient un sujet de lutte au cœur du travail de nombreuses artistes telles que Ellen Gallagher, avec son œuvre Pomp-Bang (2003), qui s’oppose aux archétypes raciaux en juxtaposant « des figures tirées d’images publicitaires de magazines vantant les mérites de crèmes de dépigmentation ou de produits capillaires défrisants. » Kara Walker, quant à elle, déploie de vastes fresques mettant en scène des silhouettes qui révèlent le quotidien d’un peuple noir exploité, esclavagé et celui d’une femme noire hypersexualisée dans Slavery! Slavery! Presenting a GRAND and LIFELIKE Panoramic Journey into Picturesque Southern Slavery or “Life at ‘Ol’ Virginny’s Hole” (sketches from Plantation Life) (2008). Loin des tabous et des clabauderies, certaines artistes femmes africaines-américaines ou natives américaines font de l’art un moyen d’expression et de questionnement de leur identité et de leur histoire.