Gill Linda, Letters of Frances Hodgkins, Auckland, Auckland University Press, 1933
→Buchanan Ian, Dunn Michael, Eastmond Elizabeth (dir.), Frances Hodgkins : Paintings and Drawings, cat. expo, Auckland Art Gallery (1994), Auckland, Auckland University Press, 2001
→Drayton Joanne, Frances Hodgkins : A private Viewing, Auckland, Godwit, 2005
Frances Hodgkins 1869 – 1947 : A centenary exhibition, Commonwealth Institute Gallery, Londres, 1 – 28 février 1970
→Frances Hodgkins : Forgotten Still Life, Auckland Art Gallery, Auckland, 22 août 2015 – 31 juillet 2016
→An Emerging Talent: Early Works by Frances Hodgkins, Mahara Gallery, Waikanae, 9 avril – 4 juin 2017
Peintre néo-zélandaise.
Avec sa sœur aînée Isabel, Frances Hodgkins apprend de son père, avocat émigré en Nouvelle-Zélande et aquarelliste amateur renommé, la technique de l’aquarelle, qu’il pratique comme paysagiste dans la lignée de William Turner. Alors qu’Isabel, qui connaît d’abord plus de succès que sa cadette, s’inscrit dans la lignée de son père, sa sœur préfère se consacrer à l’étude de la figure humaine. Elle est aidée en cela par les cours de l’aquarelliste italien Girolamo Pieri Nerli, récemment émigré, dont l’influence est visible dans des œuvres comme Girl With the Flaxen Hair (« Jeune fille aux cheveux de lin », Museum of New Zealand Te Papa, Wellington, 1893). En 1895-1896, elle fréquente également la Dunedin School of Art. Son art juxtapose alors des scènes de la vie rurale qui l’entoure et qu’elle traite avec un réalisme un peu mièvre (Auckland Art Gallery Toi o Tāmaki : Washing Day [« Jour de lessive »], vers 1895 ; At the Pump [« À la pompe »], 1901). Ayant épuisé les possibilités de formation dans la colonie britannique, la jeune peintre parvient à réunir assez d’argent pour un voyage en Europe, où elle suivra notamment les classes de croquis de Norman Garstin en Normandie pendant les étés 1901 et 1902. À son retour en Nouvelle-Zélande en 1903, elle ouvre un atelier à Wellington. Son œuvre est alors clairement influencée par les mouvements européens, particulièrement l’impressionnisme. À Paris, en 1908, elle devient la première femme professeure à l’académie Colarossi. Elle y enseigne l’aquarelle avant d’ouvrir sa propre école. Lorsqu’elle revient dans l’hémisphère Sud, en 1912-1913, l’Australie lui réserve un accueil triomphal, la considérant alors à la pointe de la modernité.
Pendant la Première Guerre mondiale, son installation à St Ives, en Cornouailles, où elle rencontre de nombreux jeunes artistes comme Cedric Morris ou Arthur Lett-Haines, marque un tournant majeur ; de l’aquarelle, elle passe à de grandes peintures à l’huile, et le post-impressionnisme joue désormais un rôle essentiel dans son travail : dans Loveday and Ann: Two Women With a Basket of Flowers (« Loveday et Ann : deux femmes avec un panier de fleurs », Tate Modern, Londres, 1915) ou dans The Edwardians (Auckland Art Gallery, vers 1918), les effets décoratifs et les textures d’un intérieur intimiste se ressentent de l’influence de Pierre Bonnard ou d’Édouard Vuillard. Malgré plusieurs expositions, elle ne parvient que difficilement à vendre et doit travailler comme graphiste pour la Calico Printers’ Association de Manchester. Le succès surviendra avant 1930, en même temps qu’une dernière évolution stylistique. En 1929, elle devient membre de la Seven and Five Society, groupe moderniste mené par Ben Nicholson et dont font partie également la sculptrice Barbara Hepworth ou Roger Moore, de vingt ans plus jeunes qu’elle. Après une première exposition personnelle à la Claridge Gallery de Londres en 1928, elle connaît la consécration avec une exposition à la St Georges Gallery en 1930 et signe, durant la même année, un contrat avec le marchand londonien Arthur R. Howell. À plus de 60 ans, l’artiste néo-zélandaise devient alors l’une des figures emblématiques du modernisme britannique. Elle propose alors un art très coloré, avec une approche de plus en plus libre de la forme et de la ligne. Elle se distingue surtout par ses recherches sur le thème de la nature morte-paysage, explorant toutes les possibilités nées de la confrontation de ces deux genres, comme dans Wings Over Water (« Des ailes au-dessus de l’eau », Tate Modern, Londres, 1930), où trois coquillages sont posés devant une fenêtre ouverte sur un paysage côtier. C’est également sous forme de nature morte qu’elle choisit de se représenter dans Selfportrait : Still Life (« Autoportrait : nature morte », Auckland Art Gallery, vers 1935), dans lequel différents objets symbolisent sa présence. Les années 1940 voient l’artiste se tourner peu à peu vers l’abstraction. Mais la guerre l’épuise physiquement et psychologiquement, et elle sera finalement admise dans un hôpital psychiatrique, où elle finira ses jours.