Jenny Holzer : Oh, cat. expo., Paris, Réunion des musées nationaux, 2001
→Schneider E. (dir.), Jenny Holzer: Truth Before Power, cat. expo., Bregenz/Cologne, Kunsthaus Bregenz/Walther König, 2004
→Joselit D., Simon J., Saleci R. (dir.), Jenny Holzer (1998), Londres, Phaidon, 2010
Jenny Holzer: Lustmord, Contemporary Art Museum, Houston, 1997
→Jenny Holzer : Oh, CAPC – musée d’Art contemporain de Bordeaux, 2001
→Jenny Holzer: Protect Protect, Whitney Museum of American Art, New York, 12 mars – 31 mai 2009
Plasticienne états-unienne.
Après avoir étudié le dessin, la peinture et l’imprimerie, à l’université Duke, puis à celles de Chicago et de l’Ohio, Jenny Holzer obtient un master de beaux-arts à la Rhode Island School of Design. Acceptée au programme d’études indépendantes du Whitney Museum of American Art, elle s’installe à New York en 1977 et travaille comme photocompositrice au studio graphique Old Typosopher de Daniel Shapiro. Elle abandonne alors son travail pictural abstrait, proche de Mark Rothko et de Morris Louis, et commence à utiliser le langage pour questionner la représentation. Pour sa première série, Truisms (« Truismes », 1977-1979), elle se sert de supports publicitaires ou d’espaces publics pour énoncer en majuscules des sentences telles que « la propriété privée provoque le crime » ou encore « le travail de chacun a la même importance ».
Influencée par les conteurs de rue américains, les récits du Reader’s Digest, l’art conceptuel et minimal, les découvertes de l’écriture féminine et le travail corporel d’Yvonne Rainer, elle se conçoit comme une agitatrice. En référence aux constructivistes russes, elle accorde une fonction utilitaire à l’art, utilisant à ses propres fins la culture médiatique dont elle est imprégnée. Sa deuxième série, Inflammatory Essays (1979-1982), est composée de textes inspirés par les écrits de politiques et de philosophes (Emma Goldman, Lénine, Rosa Luxembourg) imprimés sur du papier de couleur vive et collés sur les murs. Plus tard, elle grave aussi des textes sur des bancs en granit ou sur des sarcophages et utilise l’électroluminescence.
Elle réalise ainsi des mémoriaux contre le racisme, contre les atrocités de la Seconde Guerre mondiale, ou pour la lutte contre le sida (Laments [« Complaintes »], Dia Art Fondation, New York, 1989). En 1990, à la Biennale de Venise, elle expose un travail polémique sur les liens ambivalents et les peurs qui unissent la mère à l’enfant (Mother and Child), pour lequel elle reçoit le Lion d’or. Par l’attention particulière portée aux stéréotypes politiques et sociaux, elle tente de faire réfléchir à des sujets cruciaux, utilisant les moyens de communication les plus visibles pour toucher un large public. À partir des années 1990, elle évoque des histoires personnelles et les liens intimes entre le langage et le corps, glissant des messages idéologiques et des aphorismes vers des méditations sur la condition humaine. En 2009, le musée Guggenheim de New York lui a consacré une rétrospective.