Stokes Sims, Lowery et Sims, Patterson, Joyce J. Scott: Harriet Tubman and other Truths, Hamilton, Grounds for Sculpture, 2018
→Princenthal, Nancy, « Inspired by Harriet Tubman, an Artist Takes Glass to Extremes », The New York Times, 4 janvier 2018
→Lykins Reich, Megan, Bouthillier, Rose, Motlack Kate, Harvey Collins, Elena et Waite, James, Joyce J. Scott: Truths & Visions, cat. expo., Museum of Contemporary Art, Cleveland (29 janvier – 24 mai 2015), Baltimore, Goya-Girl Press, 2015
Joyce J. Scott: Messages, Fuller Craft Museum, Brockton, 24 juin – 23 novembre 2023
→Joyce J. Scott. What Next and Why Not, Peter Blum Gallery, New York, 27 septembre – 10 novembre 2018
→Generations: Joyce J. Scott | Sonya Clark, Goya Contemporary Gallery, Baltimore, 18 mai – 18 juillet 2016
Sculptrice, verrière et artiste multimédia états-unienne.
Joyce Jane Scott est une artiste dont l’insatiable appétit se nourrit de la versatilité de l’expérience humaine, des relations qui se forment autour des gens et des imprévisibles profondeurs de la vie. Son énergie artistique se manifeste dans une myriade de disciplines et est immédiatement reconnaissable dans ses sculptures de perles et de verre soufflé, ses accrochages d’appliqués, son wearable art (art à porter) mixte, ses gravures novatrices et ses installations spacieuses. À cette prolifération viennent s’ajouter des performances outrancières, certaines préparées et d’autres spontanées. J. J. Scott défie les canons, les modes et les « -ismes » utilisés pour définir et situer les artistes au sein de l’art contemporain.
La vision artistique de J. J. Scott ne s’en inscrit pas moins dans une tradition et un patrimoine esthétiques essentiels. Sa vie et son œuvre plongent leurs racines dans l’héritage culturel, social et politique de sa famille. Fille d’Elizabeth Talford Scott (1916-2011), originaire de Caroline du Sud, et de Charlie Scott, de Caroline du Nord, qui se sont rencontrés lors de la Grande Migration afro-américaine, J. J. Scott naît à Baltimore dans le Maryland en 1948. L’histoire de sa famille est étroitement mêlée à l’esclavage et à la culture du métayage. Il faut noter que les membres de sa famille, des deux côtés, étaient des créatifs et créatives qui devaient improviser, inventer et innover pour « se débrouiller avec ce qu’on a » et survivre. Elizabeth Scott a été la première mentore artistique de sa fille, lui enseignant comment enfiler des perles dès l’âge de cinq ans tout en reprenant sa propre création de courtepointes. De son côté, J. J. Scott achève son éducation au Maryland Institute College of Art et à l’Instituto Allende au Mexique. La mère et la fille vivent ensemble, travaillent dans leurs ateliers respectifs et développent une relation catalytique en « appel et réponse » (call and response), qui catapulte leurs deux arts du récit sur le devant de la scène nationale et internationale.
J. J. Scott apporte sa vision singulière à la sculpture, discipline traditionnellement associée au monumental, à la permanence et au grandiose et dominée par des hommes blancs. Son genre, sa race et sa classe défient cette convention. Paradoxalement, elle réinvente la perle comme une forme de sculpture porteuse d’un sens symbolique crucial. J. J. Scott transcende un objet emblématique, employé par les premiers êtres humains, pour exprimer et affirmer des systèmes de croyances complexes. De sa voix propre, elle explique avec force ce qui anime sa créativité.
J. J. Scott a reçu de nombreuses récompenses de la part d’institutions, parmi lesquelles le National Endowment for the Arts, le Maryland Arts Council, Anonymous Was a Woman, Tiffany Comfort, le Smithsonian’s Visionary Award, l’American Craft Council et la MacArthur Fellowship Genius Grant en 2016. On trouve ses œuvres dans de nombreux musées et collections privées.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « The Origin of Others. Réécrire l’histoire de l’art des Amériques, du XIXe siècle à nos jours » en partenariat avec le Clark Art Institute.
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2022