David Fuente, La disputa de “La Ruptura” con el muralismo (1950-1970): luchas de clases en la rearticulación del campo artístico mexicano [Le conflit entre « La Ruptura » et le muralisme (1950-1970). Les luttes de classes dans les transformations du champ artistique mexicain], Mexico, Institut Mora /CONACyT, 2018.
→Laura Suárez de la Torre, « Julia López, la modelo mulata que deslumbró a pintores y escultores » [Julia López, la mannequin métisse qui éblouissait peintres et sculpteurs], BiCentenario, 20, avr.-juin 2013, p. 86-95.
→Patricia Gómez Maganda (dir.), Dueña de la luz. Julia López [Maîtresse de la lumière. Julia López], cat. d’exp., gouvernement de l’État de Guerrero, 1998.
→Dario Ballini (dir.), Fiori e canti nella pittura di Julia López [Fleurs et chants dans la peinture de Julia López], cat. d’exp., Vérone, 1996.
→Rodolfo Rivera González, Los colores mágicos de Julia López [Les couleurs magiques de Julia López], cat. d’exp., Mexico, université nationale autonome du Mexique, 1995.
Frecuentaciones, retrospectiva homenaje a Julia López [Fréquentations. Rétrospective en hommage à Julia López], Galerie Manuel Felguérez, Mexico, 2004.
→Los colores mágicos de Julia López [Les couleurs magiques de Julia López], Palais des Mines, université nationale autonome du Mexique, Mexico, 1995.
→Julia López. Su obra [Julia López. Son œuvre], musée d’Art Moderne, Mexico, 1988.
Peintre mexicaine.
Julia López naît en 1935 dans un village proche de la ville d’Ometepec, sur la Costa Chica, dans l’État de Guerrero. D’ascendance africaine et amuzga, ses parents ont donné naissance à sept enfants. Paysans, ils élèvent du bétail. Entre 13 et 15 ans, J. López travaille à Ometepec et Acapulco. Aspirant à une autre vie, elle quitte ce petit monde fait de lumières, de couleurs et de nature abondantes et part pour Mexico, où elle commence par travailler comme mannequin de robes de soirée et de mariage.
La capitale qu’elle découvre est en pleine mutation, riche en propositions esthétiques nouvelles ; à ce dynamisme artistique contribuent un certain nombre de femmes. Frida Kahlo (1907-1954) lui ouvre les portes de l’école de peinture et de sculpture d’avant-garde La Esmeralda. Dans les salons de cette institution et de l’Académie de San Carlos, elle pose pour Diego Rivera (1886-1957), José Chávez Morado (1909-2002), Antonio Ruiz « El Corcito » (1892-1964), Pedro Coronel (1921-1985) et Rafael Coronel (1932-2019).
Ces relations artistiques lui permettent d’entrer en contact avec de nouveaux environnements et modes d’expression. La galerie alternative Prisse, consacrée à la promotion des jeunes peintres, devient pour elle un lieu initiatique. Elle y expose ses premières œuvres avec le soutien d’Enrique Echeverría (1923-1972), Alberto Gironella (1929-1999), Manuel Felguérez (1928-2020) et Vlady (1920-2005). Elle peint notamment aux côtés de Carlos Orozco Romero (1896-1984), qui la dissuadera de suivre une formation artistique académique afin de ne pas perdre son style « authentique ».
La peinture de J. López est intime. L’artiste appartient à la Generación de la Ruptura [La Rupture], qui tourne le dos au muralisme et travaille d’après leur histoire personnelle et non en fonction d’un projet politique. L’art de J. López évoque sa jeunesse sur la Costa Chica et les souvenirs qu’elle en conserve : des couleurs vibrantes et douces se fondent les unes dans les autres, créant un spectre éblouissant, exprimant ses rêves, sa réalité et son imaginaire et témoignent surtout de sa liberté. Le traitement de la couleur révèle la transparence des tissus et des eaux cristallines où naissent les poissons et se plongent des corps bruns. Elle capte également le mouvement du vent dans les chevelures flottantes de ses personnages. Les fleurs multicolores, les petits enfants grassouillets, les Vierges Marie et les anges aux sourires gracieux peuplent caractéristiquement ses peintures.
Depuis les années 1950, J. López a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives au Mexique, aux États-Unis et en Europe. Elle a notamment reçu le prix Nuevos Valores au Salon mexicain des arts plastiques en 1964. En 2024, J. López vit à Milan où elle continue de peindre.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « The Origin of Others. Réécrire l’histoire de l’art des Amériques, du XIXe siècle à nos jours » en partenariat avec le Clark Art Institute.
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2024