Moyer Carrie, Posner Helaibe, Princenthal Nancy & Schaffner Ingrid, Louise Fishman, Munich/Londres, DelMonico Books/Prestel, 2016
→Greenberger Alex (dir.), Louise Fishman, cat. expo., Cheim & Read, New York (22 octobre – 21 novembre 2015), New York, Cheim & Read, 2015
→Louise Fishman: New Paintings, 1987-1989, cat. expo., Lennon Weinberg, Inc., New York (23 septembre – 4 novembre 1989), New York, Lennon Weinberg, 1989
Louise Fishman, Cheim & Read, New York, 22 octobre – 21 novembre 2015
→Louise Fishman, Cheim & Read, New York, 15 septembre – 21 octobre 2000
→Louise Fishman: New Paintings, 1987-1989, Lennon Weinberg, Inc., New York, 23 septembre – 4 novembre 1989
Peintre américaine.
Peintre abstraite, Louise Fishman a étudié au Philadelphia College of Art, à l’Academy of Fine Arts, puis à l’université de l’Illinois. Connue dans les années 1970-1980 grâce à ses toiles de grandes dimensions, qui associent la structure de la grille à une forme de gestualité, elle appartient au mouvement radical féministe des Redstockings, qui furent à l’origine des polémiques, au centre de la deuxième vague du féminisme. Après sa rencontre avec l’anthropologue Esther Newton (1940), spécialiste du mouvement queer, elle s’intéresse à la manière dont elle peut réconcilier son identité de femme lesbienne avec son art. Un voyage en 1988 en Europe de l’Est, durant lequel elle visite Auschwitz et Terezín, puis Prague, Varsovie et Budapest, a largement marqué son travail. À partir de cendres ramassées dans le camp d’Auschwitz, qu’elle mélange à la matière de ses peintures, elle réalise dans l’année qui suit ce qu’elle nomme des « peintures de cendres », comme Shadows and Traces (Ombres et vestiges, 1992). Après cette expérience, qu’elle décrit comme étant celle d’une « mémoire littérale ».
L. Fishman définit les composantes de son œuvre : l’importance d’une confrontation avec les matériaux, la physicalité et la dimension de transformation d’une matière picturale. Dans ses œuvres, elle travaille avec de très nombreux pinceaux, utilisés pour leurs qualités diverses, mais aussi avec des outils moins traditionnels, comme les couteaux. Le plus souvent, la structure de la grille est à la base de ses peintures, dont la réalisation est pour elle une forme de combat physique, notamment par leurs formats, qui font environ sa taille, mais aussi par la manière dont elle les travaille. Elle reprend en effet souvent une toile pour la modifier à des époques différentes. Si les peintures des années 1990 développent un langage plus statique, lié à la grille, tout en adoptant des couleurs terreuses, minérales, celles des années 2000 retrouvent une gestualité fondée sur l’emploi de lignes multiples au tracé plus libre, dans des couleurs bleues ou vertes. Gorgeous Green (Splendide vert, 2008), une huile sur toile de petites dimensions, rejoue le mouvement et le dynamisme des œuvres expressionnistes abstraites.