Murphy, John, Derrick Cartwright, Jolene Rickert et Jordan Schnitzer, Storywork : The Prints of Marie Watt from the Collections of Jordan D. Schnitzer and His Family Foundation, San Diego, Jordan Schnitzer Family Foundation, 2022
→Dobkins, Rebecca, Marie Watt : Lodge, Seattle, University of Washington Press, 2012
→Watt, Marie et Simon J. Ortiz, Marie Watt : Blanket Stories : Almanac, Casper, Nicolaysen Art Museum, 2006
Each/Other, Denver Art Museum, Denver (Colorado, États-Unis), 23 mai – 22 août 2021
→Companion Species, PDX Contemporary Art, Portland (Oregon, États-Unis), 31 août – 30 septembre 2017
→Blanket Stories, PDX Contemporary Art, Portland (Oregon, États-Unis), 5 octobre – 6 novembre 2004
Artiste pluridisciplinaire états-unienne.
Membre de la nation sénéca (l’une des six nations constituant la Confédération haudenosaunee) et également d’origine allemande et écossaise, Marie Watt intègre les notions de communauté et de narration à son processus de création ainsi qu’aux récits proposés par ses œuvres. Elle mêle la tradition féministe autochtone du travail en communauté aux pratiques artistiques autochtones à caractère politique ainsi qu’aux méthodes collaboratives qui remettent au centre la voix et l’expérience de l’autochtonie.
M. Watt grandit à Seattle, dans l’État de Washington. Son éducation dans la région du Nord-Ouest Pacifique et son identité autochtone ont façonné sa pratique artistique. Pour ses œuvres textiles, elle réutilise des couvertures en tant qu’objets porteurs de souvenirs et d’histoires, en particulier liés aux êtres aimés, comme dans Blanket Stories (2004-en cours). Ces couvertures constituent une revendication des usages et de l’histoire autochtones. M. Watt pointe du doigt leur rémanence – de la conquête coloniale et ses tentatives de génocide (les colons offraient sciemment aux peuples locaux des couvertures infectées de virus comme la variole), à l’adoption de la couverture dans les normes culturelles autochtones (couvertures comme cadeaux offerts pour une participation à un événement important) et, enfin, à la couverture comme enveloppe de la naissance à la mort. Les empilements de couvertures de M. Watt puisent leurs formes dans celles des conifères et des totems sculptés que l’on retrouve dans la région du Nord-Ouest Pacifique. M. Watt, dans ses œuvres utilisant les couvertures, y inclut des projets de couture communautaire et crée aux côtés ou avec des membres de sa tribu, mettant en avant l’espace féministe autochtone et ses processus, et encourageant ainsi d’autres artisanes à « laisser leur marque ».
Si M. Watt est bien connue pour ses couvertures, qu’elle commence à créer en 2002, elle utilise aussi d’autres médiums, dont la peinture, l’estampe et des matériaux divers, comme les feuilles de maïs et la pierre. Plus récemment, elle a utilisé des perles dans ses œuvres incorporant du texte et diversifié ses assemblages sculpturaux en créant des œuvres faites de cônes métalliques, en référence à la danse de guérison de la robe à clochettes, d’origine ojibwé. M. Watt incorpore aussi à son travail des poutres métalliques, en référence à l’histoire des monteurs de charpentes haudenosaunees (dont un certain nombre étaient mohawks), qui ont construit une grande partie des gratte-ciel de Manhattan. Le nom de skywalkers [marcheurs du ciel] donné à ces hommes est d’autant plus fort que le rapprochement entre la terre et le ciel auquel ils ont ainsi contribué présente des parallèles avec l’histoire de la création haudenosaunee et le personnage de la Femme du ciel.
M. Watt est titulaire d’un Master of Fine Arts en peinture et en estampe de l’université Yale et d’un Bachelor of Science en arts et communication de l’université Willamette (Salem) ainsi que d’un Associate of Fine Arts en muséologie de l’Institute of American Indian Arts (Santa Fe). Ses œuvres sont conservées dans diverses collections à travers les États-Unis, dont celles du Metropolitan Museum of Art (New York), du Whitney Museum of American Art (New York), du Smithsonian American Art Museum (Washington), du Seattle Art Museum (Seattle), de la Yale University Art Gallery (New Haven), du Crystal Bridges Museum of American Art (Bentonville), du Smithsonian’s National Museum of the American Indian (Washington), du Portland Art Museum (Portland) et du Tacoma Art Museum (Tacoma).
Une notice réalisée dans le cadre du programme « The Origin of Others. Réécrire l’histoire de l’art des Amériques, du XIXe siècle à nos jours » en partenariat avec le Clark Art Institute.
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2023