Dagoglu, Özlem Gülin and Tongo, Gizem (dir), « Osmanlı’dan Cumhuriyet’e Bir Kadın Ressam: Mihri », in Toplumsal Tarih, Istanbul, n°303, mars 2019
→Tuna, Mahinur, İlk Türk Kadın Ressam: Mihri Rasim (Müşfik) Açba: 1886 Istanbul-1954 New-York, Istanbul, AS Publication, 2007
→Ileri, Selim, Mihri Müşfik: Ölü Bir Kelebek, Istanbul, Oğlak Publications, 1998
Mihri: A Migrant Painter of Modern Times, SALT, Istanbul, mars – juin 2019
→Mihri, George de Maziroff Gallery, New York, novembre – décembre 1928
Peintre turque.
Mihri Rasim, connue également sous les noms de Mihri Hanım ou de Mihri Müşfik (du nom de son époux), est l’une des premières femmes artistes de l’Empire ottoman tardif, surtout connue pour ses portraits. Née dans une famille ottomane aisée, elle commence à peindre très jeune, sous la conduite du peintre de cour Fausto Zonaro (1854-1929). Au début des années 1900, elle voyage en Europe, où elle fréquente différents ateliers de peintures et gagne sa vie comme portraitiste. À son retour à Istanbul en 1914, elle crée de la première école d’art ouverte aux femmes de l’Empire Ottoman, l’École des beaux-arts pour filles (İnas Sanâyi-i Nefîse Mektebi). À 29 ans, M. Rasim en devient la première directrice et l’une des professeures de peinture. En dépit des contraintes bureaucratiques, elle encourage ses élèves, parmi lesquelles Nazlı Ecevit (1900-1985), Müzdan Arel (1897-1986), Fahrelnissa Zeid (1901-1991) et Güzin Duran (1898-1981) à expérimenter en plein air et à peindre des modèles vivants.
M. Rasim noue des amitiés sincères avec beaucoup d’artistes, de scientifiques et de femmes et hommes politiques de son temps. Elle les prend parfois comme sujets de ses portraits et d’autres œuvres. D’après ce que nous savons, elle réalise le premier masque mortuaire de l’Empire ottoman en 1915, à la suite du décès d’un ami de longue date, le poète Tevfik Fikret. En 1922, de retour en Europe, M. Rasim s’installe d’abord à Rome puis passe un peu de temps à Londres, Madrid et Vienne avant de se fixer définitivement à New York en 1927. Un an plus tard se tient sa première exposition personnelle à la galerie Maziroff. Elle gagne alors sa vie en tant que professeure de peinture. À partir de 1933, elle s’engage dans la League of Women Voters (une organisation de soutien aux électrices) et donne des conférences sur les droits des femmes aux États-Unis et, plus tard, dans la jeune République turque.
Les portraits de M. Rasim représentent des figures d’importance historiques, telles que Mustafa Kemal Atatürk, le premier président de la république de Turquie, Franklin D. Roosevelt, le 32e président des États-Unis ou le poète Edwin Markham, ainsi que des personnalités de la société mondaine de ses cercles stambouliotes et new-yorkais. S’appuyant à la fois sur des modèles vivants et des photographies, l’artiste montre dans ses tableaux une connaissance approfondie du dessin et de l’anatomie. Son style original, qui extrait la figure de l’espace et l’isole, enveloppe souvent ses portraits féminins d’une ambiance mystérieuse, comme dans l’autoportrait Sevgili Vecih’ciğime İstanbul Hatırası [À mon cher Vecih, souvenir d’Istanbul, 1920]. M. Rasim réalise plusieurs de ces autoportraits, dont on considère qu’ils révèlent son caractère éclectique et son identité de femme artiste émigrée. Toutefois, bien que certaines de ses toiles soient conservées dans des collections comme celle du musée d’art et de sculpture d’Istanbul ou du musée des beaux-arts de Cornell, peu ses œuvres ont survécu à sa disparition en 1954.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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